Enfin l’étiquette « sans OGM »

Un décret vient d’autoriser la communication sur l’absence d’éléments transgéniques. Une victoire tardive et incomplète.

Patrick Piro  • 16 février 2012 abonné·es

Jusqu’à présent, concernant les OGM, la législation ne prévoyait de mention que pour les aliments en contenant. Les produits que des fabricants voulaient garantir « sans OGM » ne pouvaient en faire état. Les associations de consommateurs et des producteurs le réclamaient : la mention sera autorisée dès juillet prochain, selon un décret du 1er février.

Cette avancée de la transparence bénéficiera principalement aux produits animaux : il n’existait aucune obligation de déclarer qu’un animal a été nourri aux OGM, alors que la pratique est très majoritaire en élevage industriel (porcs, bovins…), avec l’importation massive de tourteaux de soja transgénique d’Amérique du Sud. Désormais, il sera possible à un éleveur d’étiqueter ses produits, si c’est le cas, « nourri sans OGM », ce qui, a priori, les favorisera. Les Français demeurent en effet majoritairement hostiles aux aliments issus des filières transgéniques. Le miel pourra être signalé « sans OGM dans un rayon de 3 km » (supérieur au rayon d’action des abeilles).

Cette avancée est saluée par les associations écologistes et consuméristes. Cependant, une partie du chemin reste à faire. Ainsi, l’étiquetage sera autorisé dès la fin de la première année de conversion de l’alimentation, délai peu exigeant permettant de nourrir des animaux aux OGM les années précédentes. Pour le miel, c’est à l’apiculteur que revient la charge de s’informer de la présence de champs d’expérimentation OGM alentour (autorisés, contrairement aux cultures commerciales). Une aberration, enfin, traduit l’indécrottable orientation productiviste de l’administration en matière agricole. Un bovin nourri à l’herbe n’aura pas le droit au signe « sans OGM », qui concerne de facto les aliments industriels, car il n’existe pas d’herbe OGM…

Écologie
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