Finie, la guerre d’Algérie ?

Comme chaque année, Politis s’inscrit dans la Semaine anticoloniale, qui propose un grand nombre de débats, de colloques et de manifestations sur un thème hélas d’actualité (voir page 33). 2012 est à cet égard une année doublement importante. Elle ne devrait être que l’année du cinquantenaire des accords du 19 mars 1962, qui ont mis un terme à la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), et à cent trente-deux ans de colonialisme français. Mais ce n’est pas que cela… Cette année marque aussi la fin d’un quinquennat au cours duquel le président de la République, son entourage, une partie de sa majorité n’auront cessé de tenter de réhabiliter le colonialisme. Cela, en réécrivant l’histoire, la plupart du temps contre les historiens, et en diffusant dans la société française des idées d’un autre âge, qu’Houria Bouteldja appelle « racialistes » .

Enfin, nous publions ici un texte du journaliste Pierre Daum, auteur d’un remarquable ouvrage consacré aux Français qui sont restés en Algérie après les accords d’Évian. Pierre Daum brosse ici quelques portraits étonnants. Il montre aussi une réalité peu connue de cette histoire. Certains ont refusé le fameux dilemme « la valise ou le cercueil » , et ont continué de vivre dans une Algérie algérienne sans être le moins du monde inquiétés. À l’heure du retour des préjugés coloniaux, cette vérité n’est pas inutile à rappeler.