Un rapport gênant
Enfin publié dans son intégralité sur Internet, le rapport Perruchot dévoile les dérives du financement des organisations patronales.
dans l’hebdo N° 1191 Acheter ce numéro
On comprend mieux aujourd’hui pourquoi le rapport sur le financement des organisations patronales et syndicales du député centriste Nicolas Perruchot a été interdit de publication fin 2011. Une partie de ce document avait fuité dans le Figaro Magazine et provoqué une polémique, mais sur le seul financement des syndicats. Il manquait le contenu de l’enquête sur le financement des organisations patronales.
Publié récemment dans son intégralité sur Internet[^2], le rapport Perruchot a relevé de nombreuses dérives qui ont alimenté les caisses patronales, dont les ressources sont évaluées entre 500 millions et 1 milliard d’euros. Le cas « caricatural » de la puissante Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), affiliée au Medef, montre que les cotisations des adhérents ne représentent que 13,7 % de ses ressources, estimées à près de 60 millions d’euros en 2010. Le patronat de la métallurgie dispose notamment des revenus financiers issus de sa caisse « antigrève » , une « réserve » « de près de 505 millions d’euros » .
Les « dérives » peuvent « résulter de la participation des organisations patronales […] à la gestion des divers organismes paritaires de formation professionnelle » , pointe le rapport Perruchot. Il s’appuie, entre autres, sur un témoignage direct décrivant le détournement d’argent de la formation professionnelle par l’UIMM, que Politis avait publié en exclusivité[^3].
[^2]: Sur le site www.lepoint.fr.
[^3]: Lire « Mauvais fonds », Politis n° 1000, du 30 avril 2008.