Campagne 2.0 : la guerre du web
dans l’hebdo N° 1193 Acheter ce numéro
Il y a la campagne officielle. Celle des candidats, maquillés et souriants, qui s’observent en chiens de faïence sous les projecteurs des chaînes d’info en continu. Et il y a l’autre campagne. Non moins officielle, elle se déploie pourtant à l’abri des regards du grand public, dans la nébuleuse du web. Elle détient ses propres codes et son propre agenda.
Sites, blogs, réseaux sociaux… Une armada de citoyens
a pris d’assaut les lieux. Jour et nuit, journalistes, militants et professionnels de la politique s’informent et s’interpellent, se liguent et se chicanent. Quelque part entre guerre de tranchée et guerre des boutons, de petits commandos d’internautes sillonnent la toile pour défendre leur candidat et combattre l’adversaire. Ils ne renoncent jamais au trait d’esprit qui fait mouche ou à un coup pendable. Si possible sans se prendre trop au sérieux : après tout la politique n’est-elle pas aussi un divertissement ?
Dans l’espace libre et libertaire du Net, l’humour est le vrai nerf de la guerre. Une guerre non-violente où les Scuds sont des vidéos parodiques, les munitions des « hashtags », les légionnaires des « twittos »… On sourit souvent. Parfois jaune. Parfois pas… Comme lorsque le réseau social Twitter efface – sur demande de l’Élysée ? – les détournements du compte de Nicolas Sarkozy. Les internautes crieront à la censure… Sans doute la présidentielle 2012 restera-t-elle dans les mémoires comme la première campagne où un destin présidentiel aura été scellé à ce point sur le web 2.0*.
Rien de révolutionnaire pour autant. En 2008, aux États-Unis, Barack Obama avait nommé dans son équipe de campagne un jeune homme de 24 ans, Chris Hugues, cofondateur, avec Mark Zuckerberg, de Facebook. Avec le succès que l’on sait pour un président qui compte aujourd’hui 13 millions d’abonnés sur Twitter et… 25,4 millions d’« amis » sur Facebook !
Pauline Graulle
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