Italie : « souplesse » au travail
dans l’hebdo N° 1196 Acheter ce numéro
Depuis la chute de Silvio Berlusconi en novembre 2011, l’Italie a un gouvernement composé majoritairement de hauts fonctionnaires et de chefs d’entreprise sans étiquette, dirigé par Mario Monti, économiste et ancien de la banque Goldman Sachs, soutenu par une large coalition qui va du Parti démocrate (centre-gauche) à la plupart des partis de droite. La presse étrangère a salué l’arrivée de ce gouvernement dit « technique », au nom de l’objectif de rigueur budgétaire qu’il s’est donné. Or sa politique depuis trois mois est tellement imprégnée du dogme néolibéral qu’on en viendrait (presque) à regretter son prédécesseur.
Dernière « réforme » proposée, celle dite du « marché du travail » , auquel on souhaite donner plus de « souplesse ». Il s’agit en fait d’abolir l’article 18 du Statut des travailleurs, datant de 1970, article qui oblige les entreprises à justifier d’une « juste cause » pour licencier. Désormais, de très vagues « motifs économiques » ou « organisationnels » suffiraient aux patrons.
Les travailleurs les plus syndiqués sont évidemment en ligne de mire, les contremaîtres dans les ateliers ne se privant pas d’ores et déjà de le leur signifier.
Alors que l’on parle à la Commission européenne de prendre cette « réforme » pour modèle, même le Vatican a fait part en Italie de sa « vive inquiétude » , craignant qu’elle ne provoque une « vague
de terreur » chez les travailleurs…
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