Un test avant d’attaquer l’Iran ?
L’agression israélienne pourrait s’inscrire dans une stratégie plus globale.
dans l’hebdo N° 1194 Acheter ce numéro
Le ministre israélien chargé de la Défense passive, Matan Vilnaï, et un porte-parole du Jihad islamique ont confirmé mardi matin qu’un cessez-le-feu était intervenu pour mettre fin à ce que beaucoup de médias appellent « un cycle de violence » . Car voilà que dans cette affaire la fausse symétrie revient au galop. « Cycle de violence », « échange de tirs » ont été les titres les plus fréquents à la une de la presse française. Une presse qui suit en cela la diplomatie internationale, laquelle renvoie dos à dos les deux acteurs du conflit quand elle ne condamne pas seulement les tirs de roquettes « par des terroristes » , comme l’a fait la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, toute honte bue.
Car l’histoire est très différente. L’agression – pourquoi ne faudrait-il pas le dire ? – est exclusivement et délibérément israélienne, avec, vendredi, l’assassinat (appelée par litote « élimination ciblée » ) d’un chef des Comités de résistance populaire, Zouheir al-Qaïssi. Une agression « à froid » . Il s’ensuivit des tirs de roquettes depuis Gaza sur le sud d’Israël par le Jihad islamique, le Hamas se tenant prudemment à l’écart de l’opération.
Il s’ensuivit surtout une série de raids aériens israéliens qui ont tué 25 Palestiniens, dont un adolescent de 15 ans, et blessé plus de 80 personnes. L’agression a été critiquée jusque dans la presse israélienne. Au-delà de l’habituelle justification ( « al-Qaissi préparait un attentat » ) qui a toujours servi de prétexte à toutes les attaques israéliennes, on peut imaginer que les raids ont à voir avec les préparatifs d’offensive contre l’Iran. Israël a peut-être bien voulu tester l’armement du Jihad, proche du régime iranien, contrairement au Hamas, lié aux Frères musulmans égyptiens. Il n’empêche, ce ballon d’essai meurtrier a de nouveau porté à incandescence la région. Le Parlement égyptien, notamment, a voté une résolution pour l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël. De nouveau, Israël est entré dans un cycle où il tente d’entraîner la communauté internationale dans la guerre.