Ce que la gauche attend
dans l’hebdo N° 1203 Acheter ce numéro
Tout au long d’une campagne marquée par la prudence, François Hollande a peu promis. Cela n’empêche pas que l’attente est considérable. La gauche – sociologique plus que politique – attend surtout une plus grande justice sociale. Mais il y a tant de choses derrière le mot justice : un rééquilibrage entre capital et travail, une autre répartition des richesses, la fin de ces politiques d’austérité qui font payer aux peuples une dette dont ils ne sont pas responsables. Derrière ce mot justice, il y a le combat contre la finance, la spéculation, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux ; l’exigence d’une grande réforme des impôts. Il y a la lutte contre les délocalisations, le combat pour l’emploi, contre la précarité, pour le pouvoir d’achat. Mais la justice, c’est aussi l’égalité entre les femmes et les hommes quelles que soient leurs origines. Ce sont des services publics, une école, des hôpitaux de qualité égale pour tous. Et c’est la justice tout court, si souvent bafouée au cours du quinquennat précédent.
Cette longue énumération donne le vertige. Mais ce que la gauche attend surtout, c’est un Président et un gouvernement qui manifestent une vraie volonté politique. La preuve de leur bonne foi. Une remise en cause ferme de l’Europe libérale. Ce qui suppose des ruptures, y compris du Parti socialiste avec son histoire récente. Peu importe aujourd’hui que l’on y croie ou que l’on n’y croie pas ! L’important, c’est d’interpeller l’homme que les Français viennent d’élire. Pour étayer cette interpellation, nous donnons la parole à l’économiste Pierre Larrouturou, nous publions un point de vue critique du Front de gauche, et nous évoquons les propositions du Vert Alain Lipietz ainsi que celles de l’Altergouvernement, initiative bienvenue regroupant des experts de la société civile. Ce n’est donc pas le manque d’idées – celles du collectif Roosevelt 2012 sont plutôt modérées – qui nous inquiète, mais la volonté de ceux qui accèdent au pouvoir de livrer bataille. On ne demande qu’à être rassurés.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
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