« Hackers » sur Seine

La 4e édition du Pas Sage en Seine a rassemblé tous les geeks de la capitale, dans une ambiance joyeuse et militante.

Julien Covello  • 21 juin 2012 abonné·es

En plein second tour des législatives, s’est tenue à Paris la 4e édition du Pas Sage en Seine, un cycle de conférences organisé par tout ce que la capitale compte de hackers [^2] et de militants des droits et libertés à l’ère numérique. Quatre jours durant, les intervenants se sont succédé dans les locaux de la Cantine, passage des Panoramas, lieu de travail collaboratif autour de la nouvelle économie. Une atmosphère festive pour aborder des sujets aussi sérieux que l’éthique des hackers, le logiciel libre, la neutralité du Net, le militantisme, le journalisme…

Entre « bière libre » et interventions techniques (sécurité informatique, cryptographie…) ou ludiques (« Pourquoi les poulpes doivent inspirer Internet »…), plusieurs gourous des libertés numériques ont fait sensation. Ainsi la « Liste des courses » aux futurs députés, par le charismatique président de l’association FDN [^3], Benjamin Bayart, a détaillé les principaux enjeux législatifs autour des nouvelles technologies, avec pour priorité une loi sur la neutralité des réseaux, qui se heurte pour l’instant au lobbying des grands opérateurs.

Dans « Citoyenneté en ligne dans un monde post-Acta », le porte-parole du lobby citoyen la Quadrature du Net ^4, Jérémie Zimmermann, a rappelé qu’au-delà de la lutte contre l’Accord anticontrefaçon, qui se joue ce jeudi au Parlement européen, « l’architecture » de la société doit s’inspirer de la « diversité » et de la « décentralisation » du Web.

Enfin, le « dinosaure du Net » Laurent Chemla a tenu à apporter son expérience (et des macarons maison !) sur ces problématiques, regrettant que « les combats de 2002 [soient] encore les mêmes aujourd’hui ».

Un autre événement notable fut la présence du jeune Parti pirate, qui présentait des candidats dans une centaine de circonscriptions, où certains ont dépassé les 2 %. Ses membres font l’objet de critiques au sein de la communauté des hackers, qui leur reproche un manque de culture politique et leur refus de se positionner à gauche ou à droite de l’échiquier, Benjamin Bayart allant jusqu’à les traiter de « clowns naïfs ». Tout peut être « hacké » : les technologies, la nourriture et bien sûr… la politique.

[^2]: « Bidouilleurs » adeptes des détournements en tout genre, notamment technologiques.

[^3]: Le plus ancien fournisseur français d’accès à Internet. www.fdn.fr

Société
Temps de lecture : 2 minutes

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