La décroissance en campagne

Les différents mouvements de l’écologie radicale et de l’antiproductivisme présentent des candidats dans une quarantaine de circonscriptions.

Patrick Piro  • 7 juin 2012 abonné·es

Les partis se réclamant de la décroissance présentent une quarantaine de candidats le 10 juin, renouvelant l’expérience de 2007. Au milieu des années 2000, la mouvance voit émerger deux pôles affichant la volonté de mener le débat à travers les urnes : le Mouvement des objecteurs de croissance (MOC), à tendance anarchiste, et le Parti pour la décroissance (PPLD). En mars dernier, ils signent un accord pour présenter en commun des candidats pour les législatives ^2.

Plutôt proches des idées de la gauche (laquelle est pourtant incluse dans leur critique radicale de l’impasse écologique et politique actuelle), ces militants s’annoncent « radicalement anticapitalistes, antiproductivistes, écologistes, féministes et internationalistes », et revendiquent une « dotation inconditionnelle d’autonomie », un « revenu maximum acceptable », la gratuité des besoins de base (avec renchérissement du mésusage), une sortie de l’industrialisme, un retour à l’agriculture paysanne, la relocalisation des productions et des consommations, la transition énergétique, l’arrêt immédiat du nucléaire (civil et militaire), une réduction du temps de travail, un renouveau démocratique.

Ce regroupement accueille aussi des candidats rattachés à des appendices moins constructifs, dont Écologie, pacifisme, objection de croissance (Epoc), radicalement « ni-ni » – l’affiche de Clément Wittmann, à Nancy, interpelle ainsi : « Crever plus vite avec la gauche ou avec la droite ? Votez décroissance, votez Epoc ». Et puis les idées de la décroissance ont percolé au-delà de ses pôles de référence. Ainsi une demi-douzaine de candidats s’en réclamant sont soutenus par le NPA, le Parti de gauche ou le Mouvement écologiste indépendant (MEI).

Politique
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