Repriser ses vieilles chaussettes

Pauline Graulle  • 28 juin 2012
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Que faire ?

Un trou dans votre chaussette ? Attendez avant de la jeter (comme une vieille chaussette) à la poubelle et de filer à Carrouf en acheter une autre paire de tout aussi mauvaise qualité ! Pourquoi ne pas lui donner une deuxième chance – une seconde vie ? Repriser ses chaussettes : « Facile ! », disent nos grands-mères ; « Aïe, aïe, aïe », disent les jeunes… C’est que, de nos jours, la mode de la récupération a du mal à s’imposer face à l’injonction à la surconsommation, exacerbée par l’obsolescence programmée de produits « jetables ». Résultat, la couture maison se fait rare. Et si repriser n’est pas sorcier et ne coûte presque rien (du fil, une aiguille et un œuf de mercerie…), il faut en revanche prendre le temps de se pencher sur l’ouvrage. Autre problème : nos vêtements synthétiques sont plus difficiles à rapiécer, repriser, remailler, que les matières « nobles » (laine, soie, coton). Au moment où vous faites vos achats, pensez donc à choisir des vêtements de bonne qualité qui dureront et pourront être aisément réparés. Si les chas (des aiguilles) vous donnent vraiment des boutons, faites appel à des boutiques de retouche près de chez vous. Les « stoppeuses » – comme on appelait ces techniciennes de haute volée qui pouvaient ressusciter un bas filé ou une veste trouée par une brûlure de cigarette en reconstituant la pièce fil par fil – n’existent, hélas, presque plus. Quelques maisons de stoppage ont survécu (Maison Perrin à Paris, atelier d’Isabelle Godefroy à Lille…).

Pourquoi ?

Les vêtements à bas prix et de mauvaise qualité sont fabriqués dans des pays du tiers-monde dans des conditions opaques. En France, selon l’Ademe, 85 % des vêtements finissent à la poubelle, chaque Français jetant en moyenne 12 kg de vêtements par an ! Réparer ses vieux vêtements permet de réduire sa consommation (acheter moins, mais mieux !) et, ainsi, freine le travail des enfants et la production de déchets… D’autre part, faire du neuf avec du vieux se révèle parfois amusant. Réparer des vêtements peut être l’occasion de les « customiser » (leur « personnalisation », dirait-on en bon français) à l’aide d’accessoires, et vous offre la possibilité de remettre vos vieilles fringues, ou – pourquoi pas ? – celles que vous aurez glanées dans les friperies, au goût du jour – ou du moins, au vôtre. Une activité sympa à faire à plusieurs, le soir venu, à la chandelle…

Comment ?

  • La Toile regorge de sites et de blogs où sont dispensés des conseils pour couturiers et couturières du dimanche (www.petitcitron.com, www.coupecouture.fr, blog « La Bobine »).
  • Mais vous pouvez aller plus loin : des cours de couture existent pour apprendre le b.a.-ba de ce savoir-faire millénaire… Pour retrouver le charme d’antan du stoppage : www.stoppage-art.com.
  • Pour trouver des chaussettes de bonne qualité (compter 10 euros en moyenne la paire), la marque Bleu Forêt fabrique les siennes en France dans des matières de qualité (www.bleuforet.fr).

Le geste utile
Temps de lecture : 3 minutes
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