Acheter bio en boutique

Claude-Marie Vadrot  • 5 juillet 2012 abonné·es

Que faire ?

Acheter systématiquement ses produits bios dans une boutique ou un magasin spécialisé. Qu’il s’agisse de légumes ou de fruits frais, de laitages, de produits élaborés, de compléments alimentaires, de phytothérapie, de viande ou de cosmétiques. Il est hautement préférable et écologiquement responsable de ne pas faire ses courses bios dans des supermarchés qui, pour surfer sur la mode et sur les profits, ont mis en place des espaces où le client peut, par exemple, se voir proposer des poires bios en provenance d’Argentine ou des herbes condimentaires ayant voyagé depuis Israël ou la Turquie… C’est-à-dire des produits qui n’ont rien à voir avec l’esprit « bio ».

Pourquoi ?

Pour de nombreuses raisons qui sont toutes fortement dissuasives… Dans un magasin spécialisé, qu’il s’agisse d’une « chaîne » (Biocoop, Les Nouveaux Robinson ou Biomonde) ou de boutiques isolées, l’origine du produit est toujours mentionnée. Alors qu’aucun étiquetage ne précise d’où viennent les produits « Bio Village » ou « Moulin de Valbonne » des supermarchés Leclerc. Tout comme les produits « Jardin Bio » ou « Bonjour Campagne » des grandes surfaces Auchan. Pour ces deux enseignes comme pour d’autres, ce ne sont que des marques commerciales qui prennent les consommateurs pour des imbéciles, voudraient leur faire croire qu’elles « produisent » aussi bien de la bière que des yaourts, des jus de fruits, des légumes en boîte, des œufs ou du beurre ! Tous aliments qui peuvent provenir en réalité de pays très lointains, la provenance locale ou régionale étant invérifiable puisque l’obligation de mention de l’origine n’existe que pour les fruits et légumes frais. Les produits vendus dans les rayons bios des supermarchés n’offrent en général pas les mêmes qualités organoleptiques car provenant trop souvent de cultures intensives, pratiquées en France et surtout dans des pays lointains. Enfin, les supermarchés pratiquent, à l’égard des producteurs et transformateurs de bio, les mêmes politiques d’achat agressives qui les étranglent, les vouant soit à la disparition soit à la concentration. Dans l’immense majorité des magasins spécialisés, isolés ou affiliés à des coopératives, il est possible de bénéficier de vendeurs qualifiés qui peuvent informer et conseiller, notamment dans le domaine délicat de la phytothérapie, des compléments alimentaires et de la cosmétique. L’argument du prix souvent avancé, par exemple chez Leclerc, ne résiste guère à l’examen. Outre que l’écart financier se réduit régulièrement, la différence de qualité est réelle. Et si les grandes surfaces obtiennent souvent des prix à la baisse, c’est parce qu’elles ont des pratiques déloyales, en mettant la pression sur les transformateurs et en sabordant les petits commerces bios environnants.

Comment ?

  • Voir le reportage sur la concurrence faussée entre une boutique Biocoop de Gien et les deux supermarchés ayant ouvert un rayon bio dans la même ville ( Politis n° 1205).

  • biocoop.fr, biomonde.fr, nouveauxrobinson.fr, ecolopop.info

  • boutiquebio.fr pour ceux qui ont suffisamment confiance pour acheter via Internet.

Le geste utile
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