Climat : Ça chauffe aux États-Unis

Les vagues de chaleur hors du commun qui frappent l’Amérique du Nord commencent à inquiéter même les climato-sceptiques…

Claude-Marie Vadrot  • 12 juillet 2012 abonné·es

Selon le National Weather Service (NWS), organisme fédéral de météo, les États-Unis ont battu au mois de juin 3 215 records de chaleur depuis que les statistiques météos existent, dont 1 748 au-dessus de 40 °C. Une chaleur qui s’est poursuivie en juillet, essentiellement dans le Colorado, le Texas, le Kansas, la Floride, le Missouri, l’Arkansas, l’Illinois et la capitale fédérale, Washington. À New York, il a fallu mobiliser des centaines de policiers demandant par haut-parleurs de couper la climatisation. En vain. Pour les prévisionnistes, l’augmentation de la durée et de l’intensité des vagues de chaleur, succédant à un hiver et à un printemps anormalement chauds, « est le signe que l’évolution du climat ne peut qu’accentuer les épisodes exceptionnels ». Ngar-Cheung Lau, climatologue de l’université de Princeton, confirme : « Cette vague de chaleur ressemble aux modélisations des experts du Giec. »

Conséquences de cette chaleur : d’abord des effondrements de plus en plus fréquents des réseaux électriques (privés) trop sollicités, des difficultés de fonctionnement de nombreux hôpitaux, et évidemment des sécheresses qui menacent les récoltes et la survie du bétail. Dans tout le Middle West, la récolte de maïs est compromise. Sans oublier les fréquents orages nocturnes (pratiquement sans pluie) qui, par exemple, ont laissé sans électricité 3 millions de foyers à la fin du mois de juin. L’opinion publique ainsi que de nombreux élus républicains commencent à réviser leur « climato-scepticisme », d’autant plus que les prévisions ne sont guère encourageantes. La société CoreLogic, spécialisée dans la gestion des risques, a publié le 7 juillet un rapport [^2] qui a fortement marqué les Américains. Selon cette étude, appuyée par de grandes compagnies d’assurances, quatre millions de maisons sont menacées par des inondations et des ouragans, avec des dégâts estimés à 710 milliards de dollars, dont 188 millions pour la Floride et 48 millions à New York pour un simple ouragan de niveau 1. Ces informations catastrophiques relayées par les médias confortent les avertissements des scientifiques et incitent Barak Obama à sortir de sa prudence.

[^2]: The 2012 CoreLogic Storm Surge Report.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement
Environnement 19 novembre 2024 abonné·es

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement

Deux sénateurs de droite ont déposé une proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Mégabassines, pesticides, etc. : elle s’attaque frontalement aux normes environnementales, pour le plus grand bonheur de la FNSEA.
Par Pierre Jequier-Zalc
« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »
Entretien 13 novembre 2024 abonné·es

« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »

Climatosceptique de longue date, Donald Trump ne fera pas de l’écologie sa priorité. Son obsession est claire : la productivité énergétique américaine basée sur les énergies fossiles.
Par Vanina Delmas
« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »
Entretien 8 novembre 2024 abonné·es

« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »

Le collectif de chercheurs Scientifiques en rébellion, qui se mobilise contre l’inaction écologique, sort un livre ce 8 novembre. Entretien avec un de leur membre, l’écologue Wolfgang Cramer, à l’approche de la COP 29 à Bakou.
Par Thomas Lefèvre
Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »
Entretien 6 novembre 2024 libéré

Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »

L’ancien chargé de campagne chez Greenpeace décrypte comment la complicité des ONG environnementalistes avec le système capitaliste a entretenu une écologie de l’apparence, déconnectée des réalités sociales. Pour lui, seule une écologie révolutionnaire pourrait renverser ce système. 
Par Vanina Delmas