Justice : Un espoir pour Philippe El Shennawy ?
dans l’hebdo N° 1213-1215 Acheter ce numéro
Cela s’appelle une « peine d’élimination ». Condamné à perpétuité en 1977 pour un braquage et une prise d’otages, Philippe El Shennawy a vu la cour d’appel de Versailles fixer le 18 mai dernier sa libération en août 2032. Tel est le tarif pour ce condamné qui a déjà purgé 37 ans de prison, sans avoir tué personne, mais rebelle à l’administration pénitentiaire et cumulant menus délits et brèves évasions. 37 ans : une bagatelle pour un flic comme le commissaire Broussard, orchestrant alors le procès El Shennawy.
Incarcéré à Poissy sous l’étiquette de « détenu particulièrement signalé » (DPS), El Shennawy avait entamé, le 23 mai une grève de la faim, comme ultime recours face à l’acharnement des magistrats (condamné par la Commission européenne des droits de l’homme). Il a recommencé à s’alimenter le 20 juillet, après avoir obtenu de sortir du classement de DPS, et en attendant un « relèvement de peine de sûreté », dont le jugement sera rendu à l’automne.
Plusieurs personnalités, tels Anouk Grinberg, Paul Pavlowitch, Olivier Wieviorka et Tzvetan Todorov, ont manifesté leur opposition à cette condamnation à mort qui ne dit pas son nom, auprès de l’Élysée et du ministère de la Justice. Pour Christiane Taubira, c’est le moment de se manifester.
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