dans l’hebdo N° 1211 Acheter ce numéro
Le NPA, une coquille vide ? Lors de sa conférence nationale, le week-end dernier, le parti de Philippe Poutou a vu une bonne partie de ses troupes et près la moitié de la direction quitter le navire. La Gauche anticapitaliste (GA), mouvement interne unitaire porté par Myriam Martin et Pierre-François Grond, a officiellement rejoint le Front de gauche. Une troisième vague de départs en trois ans qui fait retomber le NPA à moins de 3 000 adhérents. On est loin des années fastes de Besancenot (près de 9 000 militants), et même des premières heures de la LCR… Philippe Poutou a reconnu un « coup dur » qui « va nous fragiliser. Peut-être que c’est une étape. Le NPA n’est pas encore mort ».
Marginalisé, le NPA sera toutefois incapable de peser sur la vie politique. La ligne identitaire « Krivine-Besancenot-Poutou » a été un échec lors des dernières élections. À la présidentielle, Poutou n’a réuni que 1,15 % des suffrages. Avec un score national de 0,98 % aux législatives, le parti, qui n’a pas obtenu les financements publics électoraux, perd 900 000 euros de dotation annuelle. Le NPA peine à expliquer ce qui le sépare de la GA, et même du mouvement conduit par Jean-Luc Mélenchon. Une « appréciation différente sur le chemin à emprunter », selon la porte-parole Christine Poupin. « Le Front de gauche a une attitude ambiguë », avance Poutou, rappelant que le mouvement n’a fait « que » s’abstenir dans le vote de confiance au gouvernement. Côté GA, Myriam Martin estime que « le Front de gauche doit être plus qu’un cartel [de partis]. Le but est de transformer le Front de gauche, on est au début d’un processus. » Qui n’exclut pas de faire alliance avec les autres « petits » (Fase, Gauche unitaire…) du Front de gauche pour constituer une troisième force interne, aux côtés du Parti de gauche et du PCF.