C’était moins tendu en 1997 !
Les écolos ont connu leur première expérience de gouvernement sous Jospin. Les socialistes, alors, étaient-ils plus conciliants ?
dans l’hebdo N° 1217 Acheter ce numéro
Deux ministres au gouvernement, comme en 1997, une guérilla sur le dossier nucléaire, une certaine condescendance de la part du partenaire socialiste : par plusieurs aspects, la participation minoritaire des écologistes au gouvernement Ayrault rappelle celle des Verts à l’équipe de Lionel Jospin de 1997 à 2002. On garde de cette époque pionnière pour eux le souvenir de batailles politiques homériques, comme sur la chasse. « Pourtant, paradoxalement, la laisse était moins courte hier qu’aujourd’hui, commente Dominique Voynet, ministre de l’Environnement de 1997 à 2001 et aujourd’hui maire de Montreuil (93). Jospin était plutôt curieux, les socialistes découvraient l’environnement. Il n’est pas intervenu sur la composition de mon équipe et ne l’a jamais commentée. »
La « dramatisation » socialiste pour obtenir la solidarité des parlementaires EELV lors du futur vote sur la ratification du TSCG rappelle à l’ancienne ministre le contexte de la cuisante défaite de Jospin à la présidentielle de 2002. « Le délitement de la gauche l’a tué, je comprends qu’Hollande veuille se prémunir de l’émiettement de sa majorité, même s’il n’est jamais bon de vouloir mettre ses partenaires sous l’étouffoir. » Car, en octobre 2011, PS et EELV ont signé un accord électoral. Tout comme en janvier 1997, « mais avec une différence fondamentale, souligne Guy Hascoët : il ne s’agissait que d’une ébauche que nous aurions eu le temps de compléter d’ici aux législatives de 1998… ». La dissolution de l’Assemblée nationale par Chirac, trois mois plus tard, précipite le scrutin, tenu en juin 1997. « Nous avions principalement signé l’arrêt du surgénérateur nucléaire Superphénix et l’abandon du canal Rhin-Rhône. Dans cette alliance, par manque de corps, nous sommes apparus comme ceux du “non”. Aujourd’hui, il s’agit de faire comprendre aux socialistes que l’écologie est une politique positive. » Au nombre des similitudes avec l’expérience Jospin, l’ex-ministre de l’Environnement Yves Cochet (2001-2002) redoute, pour sa part, une conclusion naturaliste. « Deux partenaires, dont l’un est plus gros et finit, hélas, par gagner… »