Éviter les films plastique et le papier alu
dans l’hebdo N° 1219 Acheter ce numéro
Que faire ?
Écolo, économe et fidèle lecteur de Politis – qui appelait, il y a quelques mois, à dire « stop ! » au gaspillage alimentaire –, vous êtes attentif à jeter le moins possible d’aliments. Louable intention ! Mais un conseil en passant : au lieu d’emballer ou de recouvrir vos restes d’un film plastique ou de papier aluminium avant de les déposer au frigo (ou de les emporter dans votre lunchbox ), utilisez une assiette retournée ou un torchon en guise de « chapeau » de votre récipient. Vous pouvez aussi recycler vos pots de confiture vides et autres pots en verre pour stocker vos aliments.
Pourquoi ?
Les films plastique et le papier alu épousent à merveille les formes. Ils sont, à première vue, vos meilleurs alliés pour la conservation de vos mets – voire pour votre ligne, puisque la mode fut un temps de s’enrouler dedans pour faire disparaître les rondeurs ! Pour la petite histoire, à la question « quelle est la plus grande invention de l’histoire de l’humanité ? », l’acteur et réalisateur Mel Brooks aurait répondu… le « Saran Wrap », la marque du premier film étirable commercialisé dans les années 1950 aux États-Unis. Mais méfiance ! Les films plastique sont, pour la plupart, composés de PVC, qui contient des phtalates. Des plastifiants qui améliorent la souplesse du matériau mais risquent de pénétrer la nourriture qu’ils recouvrent. Or, ils sont un perturbateur endocrinien dangereux. « En 2011, 98 % des études montrent que les phtalates induisent des effets délétères chez l’homme (25 études) et chez l’animal (20 études), s’alarme le Réseau environnement santé (RES). Ces travaux montrent que certains phtalates, parmi lesquels les DEHP, MEP, DBP et le DEP, ont des effets néfastes sur la reproduction. Sont notamment mentionnés des troubles de la fertilité et une baisse de la qualité spermatique ». Nous voilà prévenu(e)s ! En 1999, la Commission européenne a décidé d’interdire la mise sur le marché des jouets et articles de puériculture contenant trop de PVC, car « pouvant être mis en bouche par les enfants ». Incohérence ou pression des lobbys d’emballages alimentaires, cette interdiction ne concerne pas (encore) l’alimentation, pourtant premier vecteur de la contamination par phtalates. À bon entendeur… Côté papier alu, c’est un peu le même problème : « De nombreuses études montrent à présent que l’aluminium peut être toxique pour les plantes, les animaux et l’homme », indiquait, en 2003, l’Institut national de veille sanitaire (INVS), qui estime cependant que « la détermination de l’impact sur la santé de l’exposition humaine à l’aluminium reste encore extrêmement difficile et source de nombreuses controverses dans les dernières décennies ». Mais tant qu’à faire, si on peut s’en passer… Enfin, si l’aluminium se recycle à 100 %, les films plastique sont trop légers pour être recyclés (90 % sont enterrés ou incinérés). Mel Brooks, réveille-toi, on ne t’avait pas tout dit !
Comment ?
- ecoemballages.fr
- www.invs.sante.fr