La presse écrite a-t-elle un avenir ?

Jean-Claude Renard  • 20 septembre 2012
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Fragilisée depuis le début des années 2000, maintenue sous perfusion par les aides de l’État, la presse écrite, à de rares exceptions près, poursuit sa dégringolade. Sur les points de vente, entre 2007 et 2010, l’acte d’achat a enregistré une baisse sévère de 14,3 %, tous titres confondus. Les journaux ont beau multiplier des unes accrocheuses et provocatrices, répondant aux techniques de marketing, les ventes au numéro continuent de chuter. Au cours des derniers mois, France Soir a disparu. La Tribune s’est tournée vers Internet et a adopté un rythme hebdomadaire. Aujourd’hui, l’Équipe, qui a perdu 65 000 lecteurs en cinq ans, annonce un plan social important, un projet de réorganisation et d’économies avec une réduction des effectifs de 10 %.

Les difficultés du quotidien sportif, qu’on imaginait à l’abri, sont emblématiques d’un secteur en crise. Si l’Équipe va mal, c’est vraiment que la presse va mal. 8 %, en moyenne, c’est le chiffre estimé des baisses de ventes des journaux et magazines depuis le début 2012. La faute aux journaux gratuits, dit-on, inondant quotidiennement l’Hexagone de 2,5 millions d’exemplaires. La faute aux aléas des recettes publicitaires. La faute encore aux chaînes d’info continue, à Internet, gigantesque robinet d’information. Presstalis (ex-NMPP), assurant la distribution, connaît aussi de graves difficultés financières, ponctuées de mouvements de grève. Si l’on peut s’interroger sur l’uniformisation de l’info et sur les contenus, la presse écrite a-t-elle encore un avenir ? Le Canard enchaîné, l’Équipe, l’Humanité et Terra Eco répondent.

Publié dans le dossier
La presse écrite a-t-elle un avenir ?
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