100 % des centrales en défaut de sûreté
La Commission européenne épingle les cinquante-huit réacteurs français.
dans l’hebdo N° 1222 Acheter ce numéro
Passe d’armes acide, la semaine dernière, entre les autorités françaises et la Commission européenne. Bruxelles a rendu son analyse des rapports de tests « post-Fukushima » transmis il y a quelques mois par les quatorze pays européens nucléarisés. Si de nombreuses centrales sont épinglées, le parc français se distingue : ses 58 réacteurs (un tiers des 132 de l’Union) comptent tous entre cinq et sept manques ou défaillances (instruments de mesures sismiques inadaptés, équipements de secours inadéquats, etc.), sur une liste de onze points.
Avant le lancement du débat national sur l’énergie, le réseau Sortir du nucléaire appelle à faire entendre le 13 octobre la voix des opposants à l’atome, pour exiger une vraie transition énergétique. Voir www.sortirdunucleaire.org
Petit coup de théâtre, jeudi dernier : la Commission diffuse une nouvelle version de sa notation, où quelques réacteurs français voient leur note améliorée [^2] ! Paris jure qu’il n’y a pas eu de pression sur Günther Oettinger, le commissaire européen à l’Énergie. Et Bruxelles a de plus annoncé que la version finale du document ne sera rendue que le 18 octobre… Un signe de recul et de demi-échec pour cette tentative d’approche européenne du traitement de la sûreté nucléaire : la France, plus que tout autre pays, réfute le partage de sa souveraineté nucléaire. Par ailleurs, rappellent les écologistes, ce débat en cache un autre : les tests n’ont évalué que les risques de séisme et d’inondation, excluant les menaces d’incendie, d’explosion, d’actes malveillants, de chutes d’avion ou d’erreurs humaines.
[^2]: Voir le Figaro du 5 octobre 2012.