La recette du gâchis
dans l’hebdo N° 1222 Acheter ce numéro
C’est une question d’obscénité. En France, par personne, 90 kilos de nourriture comestible sont jetés chaque année, soit 430 euros. Dans les supers et hypermarchés, ce sont 197 tonnes de pertes enregistrées par an. Une situation qui se répète dans le monde entier.
Premier responsable de ce gâchis : les modes de production, avec un marché qui dicte ses règles, même esthétiques. Un produit hors des clous, comme un concombre difforme ou seulement taché, n’est pas commercialisé. S’y ajoutent les dysfonctionnements de la grande distribution, comme la surproduction de pain, finissant à la poubelle avec d’autres produits considérés périmés, parfois javellisés pour dissuader les glaneurs.
Autres responsables du gâchis alimentaire, les modes de consommation des ménages qui achètent toujours plus qu’il ne faut. Sans dresser un tableau exhaustif, la caméra d’Olivier Lemaire suit le parcours de Tristram Stuart, activiste anglais, connu pour son ouvrage Waste, consacré à ce scandale. Connu aussi pour orchestrer à Londres des banquets de 5 000 personnes réalisés à partir de produits destinés à être jetés [^2]. Une manière spectaculaire de pointer ces absurdités, à côté d’entreprises citoyennes que souligne Stuart, plus discrètes mais non moins efficaces.
[^2]: Dans le même esprit, la chaîne cryptée organise un gigantesque repas le 13 octobre sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.