Qui est vraiment Chávez ?
dans l’hebdo N° 1221 Acheter ce numéro
[De nos archives] C’est peu dire que le personnage était controversé. Plus en France peut-être que partout ailleurs depuis que Jean-Luc Mélenchon a osé se référer à lui. S’attaquer au président vénézuélien, dénoncer ses atteintes supposées à la démocratie, se gausser de son omniprésence médiatique, s’inquiéter de ses excès de langage, c’est faire, chez nous, d’une pierre deux coups. Normal donc que nous soyons particulièrement attentifs aux échéances électorales de ce pays de 28 millions d’habitants, grand comme presque deux fois la France, onzième producteur mondial de pétrole, mais propriétaire de réserves gigantesques qui en font un objet de convoitise international.
Au passage, notons que les accusations dont Chávez est la cible sont en partie réfutées par cette seule évidence : arrivé au pouvoir en 1999 après le scrutin de 1998, il a été réélu en 2000, puis en 2008 dans des conditions qui n’ont guère donné lieu à contestations. Il affrontait donc dimanche 7 octobre 2012 sa quatrième échéance, sans compter les référendums. Ce qui fait beaucoup d’élections « à la régulière » pour un dictateur ! À une semaine du vote, il était toujours donné favori des sondages, même si l’écart se resserre avec son rival conservateur, Henrique Capriles, qui se définit comme « centre gauche ».
Chávez s’appuie sur une très forte popularité au sein de la population pauvre, qui a largement profité de programmes sociaux exceptionnels réalisés depuis treize ans. Mais il cristallise aussi – ce qui est bien logique – la haine des milieux financiers locaux et internationaux. Ses accointances avec le président iranien Ahmadinejad n’ont pas amélioré son image auprès des gouvernements des pays occidentaux. Même Jean-Luc Mélenchon a pris ses distances avec lui sur les questions internationales. Mais c’est évidemment sur son bilan économique et social qu’il était jugé le 7 octobre.
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