Sortie de crise ?
L’Europe valide une étape de l’union bancaire pour venir en aide aux établissements bancaires en difficulté.
dans l’hebdo N° 1224 Acheter ce numéro
Sur fond de désaccords entre François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, le crucial Conseil européen des 18 et 19 octobre se devait d’avancer quant à la résolution de la crise de la dette dans la zone euro. Dans la foulée du traité budgétaire, les dirigeants européens se sont accordés sur les étapes de la future union bancaire, condition sine qua none pour l’accès au Mécanisme européen de stabilité (MES), un fonds de secours destiné à sauver les établissements en difficulté. Une supervision commune des 6 000 banques de la zone euro a ainsi été confiée à la Banque centrale européenne (BCE). François Hollande s’est félicité de cette décision, qui n’a pas convaincu un certain nombre d’économistes dits « atterrés ». « La BCE est clairement une banque centrale qui est du côté des banques. On ne peut pas lui faire confiance pour être à la fois l’acteur qui refinance les banques, la gardienne de leur stabilité et de leur bonne santé, et en même temps défendre l’intérêt général », réagit l’économiste Dominique Plihon [^2].
Pour le président du conseil scientifique d’Attac France, la supervision bancaire ne « remet pas en cause le système bancaire existant, qui a pourtant conduit à la crise ». Par exemple, la réforme qui imposerait une séparation des banques d’investissement et de dépôts n’était pas à l’ordre du jour. Les mesures d’urgence censées remettre d’aplomb un système bancaire à la dérive, guetté par l’insolvabilité et les faillites, ont été renvoyées à plus tard.
[^2]: Lire notre entretien avec l’économiste Dominique Plihon sur politis.fr