Une enfumerie de Françoizollande
dans l’hebdo N° 1224 Acheter ce numéro
Adoncques, Françoizollande, chef de l’État « socialiste », a déclaré pas plus tard que samedi (20 octobre 2012) qu’il souhaitait – sors ton mouchoir – « porter un coup d’arrêt » à la « dérive » du « marché libre » de la santé, et qu’il voulait pour cela « faciliter l’accès à une couverture complémentaire de qualité » pour les quatre millions de Françai(se)s qui n’ont, faute d’argent, ni assurance ni mutuelle. Et bien sûr ça peut donner l’impression, vu d’un peu loin, que Françoizollande est d’une presque folle générosité – on a quand même eu bien raison de voter pour lui, hein Rémy ?
Mais en vrai nous avons là, en majesté, l’un des enfumages auxquels se reconnaissent immanquablement les « socialistes », qui sont, redisons-le (et n’oublions jamais de nous le réciter chaque matin), des petits êtres malfaisants – et dont les vilenies seront un jour données pour ce qu’elles étaient par les historiens du lointain futur. Puisqu’en effet, et en vérité, Françoizollande consacre et entérine, par cette hypocrite déclaration, l’abandon de (très) gros bouts de la santé publique aux marchés. (Et cela n’a rien d’étonnant puisque ça fait pleiiin d’années que les « socialistes » font comme ça : remémorons-nous aussi, je te prie-je, que c’est l’un des leurs – Claude Évin, pour ne pas le nommer – qui a ouvert ce secteur aux prédateurs de la concurrence libre et non faussée.) Puisqu’en effet, et en vérité, s’il avait pour de bon le souci d’assurer à ses administré(e)s impécunieux une couverture correcte, Françoizollande exigerait, dans l’instant, qu’elle soit directement prise en charge par l’État – aux bons soins de la Sécurité sociale. (Et certes : il se trouverait dans l’instant des éditocrates barbichus pour hurler au creusement du trou-de-la-Sécu. Mais, à ces tristes manipulateurs de l’opinion, Françoizollande pourrait très valablement répondre que, petit un, le « mythe du trou de la Sécu » est une forgerie de la possédance, puis, petit deux, que si vraiment ça nous fait comme un clou dans la chaussure d’avoir un découvert des comptes sociaux, on n’a qu’à prendre cet argent là où il est – dans les poches, par exemple, des nanti[e]s fraudeurs [et autres évadeurs] fiscaux qui chaque année nous lèsent le Trésor public de 30 à 80 milliards d’euros.)
Mais non : Françoizollande préfère jurer qu’il va se demander au secteur privé – qui se voit donc confier par son chef « socialiste » une mission régalienne de l’État français – de faire un petit effort, siouplaît, en direction des nécessiteux que le gouvernement, de son côté, n’entend nullement secourir. S’ils ne sont point sots, les avisés capitalistes de l’assurance et de la mutualité vont profiter de l’aubaine – parce que bon, c’est pas tous les jours qu’un président de la République leur promet comme ça quatre millions de nouveaux clients à tondre. Parce qu’évidemment ils les tondront – à coups de « petites » augmentations du montant de leurs cotisations (liste non exhaustive).
Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.