Parutions de la semaine
dans l’hebdo N° 1226 Acheter ce numéro
Nous sommes les Indigènes de la République
Houria Bouteldja & Sadri Khiari, coordination et entretiens par Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem, photographies de Hassane Mezzine, Éd. Amsterdam, 440 p., 17 euros.
En janvier 2005, un cri secoue soudain l’apathie de la plupart des mouvements antiracistes. « Nous sommes les Indigènes de la République ! », proclament ses auteurs, qui appellent à se rassembler le 8 mai suivant, date anniversaire des massacres de Sétif. Depuis, le mouvement s’est transformé en Parti des Indigènes de la République (PIR). Coordonné par les très actifs Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem – qui viennent de publier les Féministes blanches et l’empire (La Fabrique) –, ce volume retrace son histoire à travers les textes de ses membres (et un cahier de photos). On peut bien sûr ne pas partager toutes leurs prises de position, mais cette anthologie apporte un éclairage bienvenu sur les Indigènes, dont la porte-parole et coauteure de ce livre, Houria Bouteldja, a récemment été agressée par la Ligue de défense juive.
Robespierre, reviens !
Alexis Corbière et Laurent Maffeïs, éd. Bruno Leprince, 126 pages, 5 euros.
La Révolution française a toujours été un enjeu historiographique et politique (voir Politis n° 1224). Le XIXe siècle a connu l’opposition Michelet-Tocqueville. Le siècle dernier, longtemps dominé par les historiens robespierristes, comme Mathiez ou Soboul, a été marqué par la tentative de « déconstruction » de Furet, qui a fait écho à l’offensive libérale des années 1980. Robespierre n’est plus dans cette vision que l’artisan de la Grande Terreur, massacreur des Vendéens et des Lyonnais. Deux responsables du Parti de gauche, Alexis Corbière et Laurent Maffeïs, proposent dans un petit essai une tout autre lecture, replaçant « l’Incorruptible » dans une perspective plus vaste, et rappelant une œuvre qui mérite mieux que les caricatures et les anachronismes. Ils resituent notamment le rôle de Robespierre dans la période sanglante qui va de mars 1793 à juillet 1794. Documenté et efficace.
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