Parutions de la semaine

Politis  • 8 novembre 2012
Partager :

Nous sommes les Indigènes de la République

Houria Bouteldja & Sadri Khiari, coordination et entretiens par Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem, photographies de Hassane Mezzine, Éd. Amsterdam, 440 p., 17 euros.

En janvier 2005, un cri secoue soudain l’apathie de la plupart des mouvements antiracistes. « Nous sommes les Indigènes de la République ! », proclament ses auteurs, qui appellent à se rassembler le 8 mai suivant, date anniversaire des massacres de Sétif. Depuis, le mouvement s’est transformé en Parti des Indigènes de la République (PIR). Coordonné par les très actifs Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem – qui viennent de publier les Féministes blanches et l’empire (La Fabrique) –, ce volume retrace son histoire à travers les textes de ses membres (et un cahier de photos). On peut bien sûr ne pas partager toutes leurs prises de position, mais cette anthologie apporte un éclairage bienvenu sur les Indigènes, dont la porte-parole et coauteure de ce livre, Houria Bouteldja, a récemment été agressée par la Ligue de défense juive.

Robespierre, reviens !

Alexis Corbière et Laurent Maffeïs, éd. Bruno Leprince, 126 pages, 5 euros.

La Révolution française a toujours été un enjeu historiographique et politique (voir Politis n° 1224). Le XIXe siècle a connu l’opposition Michelet-Tocqueville. Le siècle dernier, longtemps dominé par les historiens robespierristes, comme Mathiez ou Soboul, a été marqué par la tentative de « déconstruction » de Furet, qui a fait écho à l’offensive libérale des années 1980. Robespierre n’est plus dans cette vision que l’artisan de la Grande Terreur, massacreur des Vendéens et des Lyonnais. Deux responsables du Parti de gauche, Alexis Corbière et Laurent Maffeïs, proposent dans un petit essai une tout autre lecture, replaçant « l’Incorruptible » dans une perspective plus vaste, et rappelant une œuvre qui mérite mieux que les caricatures et les anachronismes. Ils resituent notamment le rôle de Robespierre dans la période sanglante qui va de mars 1793 à juillet 1794. Documenté et efficace.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Philippe Martinez : « La gauche porte une lourde responsabilité dans la progression du RN »
Entretien 20 novembre 2024 abonné·es

Philippe Martinez : « La gauche porte une lourde responsabilité dans la progression du RN »

Pour Politis, l’ancien secrétaire général de la CGT revient sur le climat social actuel, critique sévèrement le pouvoir en place et exhorte les organisations syndicales à mieux s’adapter aux réalités du monde du travail.
Par Pierre Jacquemain
Thiaroye, un massacre colonial
Histoire 20 novembre 2024 abonné·es

Thiaroye, un massacre colonial

Quatre-vingt ans après le massacre par l’armée française de plusieurs centaines de tirailleurs africains près de Dakar, l’historienne Armelle Mabon a retracé la dynamique et les circonstances de ce crime odieux. Et le long combat mené pour briser un déni d’État aberrant.
Par Olivier Doubre
L’intersectionnalité en prise avec la convergence des luttes
Intersections 19 novembre 2024

L’intersectionnalité en prise avec la convergence des luttes

La comédienne Juliette Smadja, s’interroge sur la manière dont les combats intersectionnels sont construits et s’ils permettent une plus grande visibilité des personnes concernées.
Par Juliette Smadja
États-Unis, ramène la joie !
Intersections 13 novembre 2024

États-Unis, ramène la joie !

La philosophe, professeure à l’université Paris VIII et à la New-York University, revient sur les élections aux Etats-Unis et examine l’itinéraire de la joie dans un contexte réactionnaire : après avoir fui le camp démocrate, c’est désormais une émotion partagée par des millions d’électeurs républicains.
Par Nadia Yala Kisukidi