Voyage en utopie

Avec les Optimistes , le Théâtre Majâz invente une fable pleine d’espoir.

Anaïs Heluin  • 29 novembre 2012 abonné·es

Quelques planches de bois fixées entre elles, et voilà une maison. Un foyer sans murs ni toit, un pur symbole de l’appartenance à une terre, à une nation. Plantée au milieu d’une scène presque nue, cette carcasse figure à elle seule la démarche du jeune Théâtre Majâz, né en 2007 de la rencontre entre trois étudiants de l’École de théâtre Jacques-Lecocq : l’Israélien Ido Shaked, la Franco-Libanaise Lauren Houda Hussein et la Franco-Iranienne Hamideh Ghadirzadeh. Entourés de cinq autres comédiens d’horizons divers, ils ont décidé de questionner leurs identités respectives, d’en trouver les dénominateurs communs et d’abandonner le superflu. Résultat de ce travail de réduction à l’essentiel : la structure de bois et le texte des Optimistes en hébreu, en arabe et en français sous-titré. Un espoir sans limites dans la résolution des guerres qui minent le monde arabe, aussi, en particulier le conflit israélo-palestinien.

Une utopie fille de la détresse donne à voir un petit groupe d’Israéliens créant un journal. Destiné à redonner espoir aux Palestiniens chassés de chez eux et placés dans des camps au Maghreb, celui-ci dépeint un Israël quasi idyllique, prêt à recevoir les exilés. Grâce à l’oscillation de chaque comédien entre sérieux et subtile dérision, la fable historique échappe à toute niaiserie. La belle candeur et l’énergie d’une jeunesse désireuse de changer le monde vont droit au but, d’autant plus que, derrière une façade légère, on devine l’urgence qui anime le Théâtre Majâz.

Théâtre
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