Parutions de la semaine
dans l’hebdo N° 1231 Acheter ce numéro
Être psy. De la psychanalyse à la psychothérapie, vol. 2
Daniel Friedmann, Éd. Montparnasse/CNRS, coffret 8 DVD, 17 heures.
Dans le monde merveilleux des psys, faites votre marché ! Après un premier coffret, paru en 2009, de 14 DVD sur la psychanalyse, ses courants, son influence dans la société, le réalisateur Daniel Friedmann propose aujourd’hui un deuxième volume regroupant 17 heures d’entretiens avec des représentants des multiples écoles de psychothérapies (de la « Gestalt » aux thérapies familiales, des thérapies cognitivo-comportementales à la psychologie humaniste ou au « rebirth »…). Partant des relations complexes, et souvent houleuses, de ces courants avec la psychanalyse, ces « monographies filmées » livrent un panorama passionnant de l’essor actuel des diverses méthodes psychothérapeutiques.
Champagne ! Histoire inattendue
Claudine et Serge Wolikow, Éd. de l’Atelier, grand format, 288 p. en quadrichromie, 39 euros.
En histoire, « la notoriété est souvent trompeuse ». Le champagne, ou « vin mousseux de Champagne », apparu selon la légende par l’effort d’un moine, Dom Pérignon, au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, et très vite adopté par l’aristocratie d’abord française puis européenne, est sans aucun doute le vin de France le plus connu au monde. Il n’a pourtant pas toujours été synonyme de luxe et de prospérité. En particulier pour ses producteurs. Si, très vite, de grandes maisons se sont aussi mises à le produire, son histoire est, comme ailleurs, sujette aux luttes sociales, « où se côtoient, au fil des siècles, moines, vignerons, négociants, salariés des grandes maisons ». C’est ce que racontent Claudine et Serge Wolikow, spécialistes d’histoire sociale et du vin, dans ce beau livre. Une histoire « inattendue ».
L’Imprévisible 2013. Registre des jours
Eva et Hervé Valentin, édité par Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho,
Le Jeu de la règle (www.lejeudelaregle.fr), tiré à 2013 exemplaires numérotés de 1 à 2013, 384 p., 20,13 euros.
Déjà six ans ! Pour bientôt affronter 2013, le sixième opus de l’Imprévisible, mi-livre, mi-agenda, toujours de belle facture, est disponible dans toutes les bonnes librairies. Ses auteurs, Eva et Hervé Valentin, se sont, comme par le passé, prêtés au jeu du recueil attentif des expressions de notre temps, attribuant à chaque jour de 2013 une « journée de ceci ou une journée de cela ». Ainsi, au 1er janvier, la « journée de l’opérateur historique » ; au 24 mars, la « journée du forfait illimité » ; au 10 octobre, celle « des signes ostentatoires »… Au-dessous, un espace libre permet au lecteur-utilisateur de s’en servir comme agenda. Enfin, en bas de page, quelques références-anniversaires de dates pour les années se terminant par le chiffre 3, comme 2013. Un travail à la fois sur le temps, l’événement et le langage.
Dans le labyrinthe. Évaluer l’information sur Internet
Alexandre Serres, C&F Éditions, 224 p., 22 euros.
Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Rennes II, Alexandre Serres analyse les rapports des jeunes aux médias et à l’information, dresse le tableau de leurs compétences informatiques, informationnelles et critiques, étudie les nouvelles pratiques documentaires et les « comportements informationnels » des étudiants. Il s’interroge plus généralement sur les critères d’évaluation – crédibilité d’une source, autorité de l’auteur, qualité ou pertinence – des informations recueillies sur Internet. La question de l’omniprésence de Google et de Wikipedia, et celle d’une indéfinissable « vérité » de l’information traversent l’ouvrage.
Dictionnaire de la correspondance de Louis-Ferdinand Céline
Gaël Richard, Éric Mazet et Jean-Paul Louis, éd. Du Lérot, 3 vol., 918 p., 150 euros.
Épistolier particulièrement fécond, Louis-Ferdinand Céline a été l’objet de nombre d’études sur sa correspondance, formant à la fois une œuvre seconde et son soubassement. Une correspondance estimée à plus de 6 000 lettres (avec plus de 700 destinataires). Les éditions Du Lérot se sont chargées d’établir le tableau exhaustif de cette fourmilière, où se côtoient médecins, journaux, éditeurs, écrivains, diplomates, avocats, artistes, membres de sa famille et relations féminines, d’Elizabeth Craig, dédicataire de Voyage au bout de la nuit, à Marie Canavaggia, sa fidèle secrétaire. Ponctué de photographies, de dessins, de fac-similés, un tableau foisonnant de la première moitié du XXe siècle, à la fois littéraire, artistique, social, médiatique et politique.
Notre force est infinie
Leymah Gbowee, avec Carol Mithers, traduit de l’anglais par Dominique Letellier, éd. Belfond, 345 p., 19 euros.
Issue de la bourgeoisie libérienne, Leymah Gbowee voit ses rêves d’études supérieures brisés par la guerre civile qui fait rage dans son pays dès 1991. Transformée par nécessité en « machine à faire des bébés », entre exil et survie, elle reprend confiance en militant dans des ONG venant en aide aux femmes violées et aux enfants soldats. Une libération de la parole des femmes sur laquelle s’est appuyé un mouvement de protestation féminine et transcommunautaire qui s’est opposé au président Charles Taylor, allant jusqu’à la « grève du sexe » pour impliquer les hommes. Son engagement lui vaudra le prix Nobel de la paix en 2011.
Comprendre la crise
Alternatives économiques, hors série poche n° 58, décembre 2012.
Le sentiment qui se dégage de cet excellent hors-série sur la crise est que la croyance en une mondialisation « heureuse » et en un capitalisme capable de s’autoréguler s’est effondrée avec les milliards partis en fumée en 2008 lors de la plus grave crise économique de l’après Seconde Guerre mondiale. Une autre illusion s’est envolée : celle d’une monnaie européenne sans État. La crise s’est engouffrée dans ce vide de souveraineté. Reste à inventer des formes politiques évitant les ravages de l’austérité et une finance débridée destructrice. Et à lire un ouvrage qui décrit, sans dogmatisme, tous les aspects de la crise économique.
Avenir radieux, une fission française
Nicolas Lambert, éd. L’Échappée, 128 p., 10 euros.
Il s’agit là du texte intégral de la pièce de théâtre en cinq actes écrite et interprétée par Nicolas Lambert. « À lui seul, ce livre constitue quasiment un manuel d’histoire », signale Jean-Luc Porquet dans son avant-propos. On y retrouve les 23 personnages – tous joués sur scène par l’auteur –, dont le discret Pierre Guillaumat, cheville ouvrière de la politique nucléaire gaullienne, des documents ajoutés, comme les trois portraits de ce dernier, de Mendès France et de Pierre Messmer, un entretien avec Lambert, sans oublier les dessins au vitriol d’Otto T.
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