Le sens des mots
dans l’hebdo N° 1237 Acheter ce numéro
Solidarité : terme de jurisprudence, selon le Littré, signifiant « l’engagement par lequel des personnes s’obligent les unes par rapport aux autres ». « La solidarité ne se présume point ; il faut qu’elle soit expressément stipulée », selon le code civil.
Solidarisme : « L’individu isolé n’existe pas. » Tel était le credo de Léon Bourgeois, théoricien du solidarisme. Son livre, la Solidarité (1896), a servi de support au système de protection sociale érigé sous la IIIe République. S’inspirant des recherches de Pasteur sur la contagion microbienne, il a élaboré une doctrine sociale selon laquelle les individus sont interdépendants, riches comme pauvres, les maux des uns se répercutant sur les autres. De là, comment passer d’une « solidarité de fait » à une « solidarité de droit » ?
Dotation de solidarité urbaine ou « DSU » : appellation donnée, depuis 1991, à l’une des trois dotations attribuées par l’État aux communes en difficulté. Soit un peu plus de 1,3 milliard d’euros en 2011, dont la répartition est critiquée.
Revenu de solidarité active : créé en 2008 par le Haut-Commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, ce revenu minimum est financé par une taxe sur les revenus financiers, en contrepartie d’une obligation de chercher du travail ou de définir un projet professionnel. Il n’a eu qu’un impact limité sur l’emploi et a même dégagé un excédent, 35 % des bénéficiaires potentiels ne le réclamant pas (voir p. 24).
Union syndicale Solidaires : communiqués, tracts, journal… tout est « solidaire » dans cette réunion de 45 fédérations ou de syndicats nationaux née en 1981. « Cette union interprofessionnelle, qui compte actuellement près de 90 000 adhérents, met en œuvre un fonctionnement original basé sur la recherche constante de ce qui unit plutôt que de ce qui divise. » Quand « solidaire » renvoie à « unitaire » et « solidarité » à « entraide ».
« Solidarité contre l’austérité » : c’est le slogan du meeting de Force ouvrière le 24 janvier, à Paris. C’était aussi celui d’une journée d’action organisée le 14 novembre 2012 par la Confédération européenne des syndicats, « en solidarité » avec les grèves interprofessionnelles en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie, à Chypre et à Malte…
Journée de solidarité : après la canicule de l’été 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin décide, avec la loi du 30 juin 2004, que les salariés (pas les retraités ni les professions libérales) fourniront une journée de travail gratuite pour financer des actions en faveur des personnes âgées. A priori le lundi de Pentecôte.