Quelle protection pour les auxiliaires afghans de l’armée française ?
Lettre ouverte du Gisti à François Hollande, au sujet des Afghans employés par l’armée française comme « personnel civil de recrutement local ».
Paris, le 28 décembre 2012
Monsieur le Président
Selon le quotidien Le Monde du 27 décembre 2012, l’armée française aurait enregistré entre 500 et 700 demandes de protection parmi les Afghans qu’elle a employés comme « personnel civil de recrutement local » (interprètes, guides, chauffeurs, agents d’entretien, etc.) en Afghanistan. En tant que chef des armées, vous auriez souhaité que 160 à 170 d’entre eux puissent trouver la sécurité en France. Et les autres ?
Cette interrogation nous est aussitôt venue à l’esprit car notre connaissance de la situation en Afghanistan ne nous laisse aucun doute sur les risques encourus par tout Afghan qui a collaboré avec les troupes occidentales, fut-ce à un poste modeste et dans un maximum de discrétion. Si l’on en croit le Monde, tel est aussi l’avis de militaires français qui ont séjourné en Afghanistan.
De façon générale, la France est peu protectrice des étrangers qui fuient des persécutions ou des risques de persécutions dans leur pays. Pour s’en tenir aux Afghans, elle n’a octroyé l’asile qu’à 53% des 681 qui se sont décidé à le lui demander en 2011, malgré le déploiement d’un comportement dissuasif de sa police et de son administration dont témoigne la décision MDS 2011-113 du 13 novembre 2012 du Défenseur des droits relative à la situation dans le Calaisis.
C’est pourquoi nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous indiquer les règles et les critères selon lesquels la France entend protéger ses anciens auxiliaires en Afghanistan.
Nous vous en remercions à l’avance, et vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de toute notre considération.
Stéphane Maugendre,
Président du Gisti