Cinq caméras brisées

Politis  • 21 février 2013
Partager :

Emad Burnat et Guy Davidi, les deux réalisateurs de Cinq caméras brisées, auront connu une année féconde pour ce premier film circulant dans les festivals et maintes fois récompensé, aujourd’hui nominé aux Oscars et présent en salle. Un premier film humble et remarquable, à plusieurs tiroirs. Fils de paysan, Burnat filme son village de Bil’in, en Cisjordanie, depuis la naissance de son dernier fiston, tandis que se dresse le « mur de séparation ». Un mur expropriant les 1 700 habitants de la moitié de leurs terres pour étendre une colonie voisine prévue pour 150 000 résidents. Filmant le banal quotidien, la lutte de villageois engagés dans la non-violence, ne demandant pas mieux qu’une coexistence pacifique, mais encore sa famille, ses amis, ses voisins, Burnat livre en voix off – ininterrompue par le bruit des roquettes et le martèlement des bulldozers – la chronique intime d’un territoire martyrisé. Qui compte ses morts, ses blessés. Au fil des années de tournage, lui-même cadré par Guy Davidi, devenant ainsi le sujet de son propre film, Emad Burnat aura cassé cinq caméras. Autant de témoins, d’instruments de protection juridique et de médiatisation des événements, et toutes inscrites dans la résistance. Tandis que l’édification du mur se poursuit.

Cinq caméras brisées, Emad Burnat et Guy Davidi, 1 h 30.
Cinéma
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don