Exposition : L’Art en guerre

Politis  • 14 février 2013
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Les surréalistes avaient vu juste. Déclinant en janvier 1938, dans leur exposition internationale la Défaite avant la défaite, les heures sombres et les atrocités à venir. Aux mannequins endeuillés de Raoul Ubac succèdent les poupées grossièrement déformées d’Hans Bellmer, les cadavres exquis de Breton et d’Éluard. Tombe la guerre. L’instauration du régime de Vichy, les camps d’internement, où passeront notamment Ernst et Bellmer. Tel est le prologue de cette exposition exceptionnelle, consacrée à la création de 1938 à 1947, dont ce sont les derniers jours d’ouverture. Une création qui négocie avec le dénuement, la réclusion, les déplacements clandestins, prend une dimension poétique, en opposition à l’enfermement. On recourt aux papiers d’emballage, au carton, aux bouts de bois, à la ficelle. Un recyclage au profit d’une production sauvage, dont la Tête de taureau de Picasso, détournant une selle de vélo et un guidon, reclus dans son atelier parisien, est un exemple. Comme les dessins du Camp de Gurs ou des Milles, de Karl Robert Bodek, Myriam Lévy et Charlotte Salomon, parmi 400 œuvres exposées, exprimant les tensions dramatiques, marquées par l’entrave des moyens, des motifs, des êtres. Avant la décompression désenchantée à la Libération.

L’Art en guerre, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 11, av. du Président-Wilson, 75016 Paris, jusqu’au 17 février.
Culture
Temps de lecture : 1 minute
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