« Naître père » : Au-delà des préjugés

Comment la gestation pour autrui peut être une pratique généreuse.

Olivier Doubre  • 14 février 2013 abonné·es

Jérôme et François, deux gays parisiens pacsés depuis treize   ans, ont un vif désir d’enfant. De « fonder une famille ». Ils partent dans l’Illinois rencontrer Colleen, mariée avec Franck, dont elle a trois filles. Colleen se prend d’affection pour eux et accepte de les aider. On lui implante deux ovules d’une femme anonyme, chacun fécondés par le sperme d’un des deux Français. Miracle, les deux embryons se développent ! Jérôme et François reviennent entourer Colleen pour l’accouchement. Un garçon et une fille naissent, immédiatement confiés aux deux papas, qui découvrent biberons et couches…

Quelques jours plus tard, un juge accorde à Jérôme et François l’autorité parentale (à laquelle renoncent expressément Colleen et Franck) et deux passeports états-uniens. Car, comme l’explique Alexandre Urwicz, le président de l’Association des familles homoparentales (ADFH), la France ne reconnaissait pas, à l’époque, ces enfants comme français. Même nés dans un pays où la gestation pour autrui est encadrée par la loi… Un dédommagement à Colleen sera payé, compensation des mois sans travailler, de la charge et de l’effort que représente sa grossesse. Mais qui, sur neuf mois, équivaut à… 80 cents de l’heure. Émouvant et gai, le beau documentaire de Delphine Lanson, Naître père, vient démentir toutes les représentations négatives – commerce des corps, exploitation du ventre des femmes – de la GPA.

Cinéma
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