Parutions de la semaine

Politis  • 7 février 2013 abonné·es

Rosa Luxemburg

John Peter Nettl, sous la direction de Jean-Michel Kay, traduit de l’anglais par Irène Petit, Marianne Rachline, Christian Klein, Claude Olivier et Stéphane Bernard, éd. Spartacus, 568 p., 28 euros.

L’association des Amis de Spartacus vient de rééditer la version « abrégée par l’auteur » (près de 600 pages sur 900 au départ) d’un livre sur la dirigeante de la révolution allemande de 1919, qualifié de « somme toujours inégalée » par l’historien Zeev Sternhell. Paru en 1966, traduit en 1972 aux éditions Maspero par cinq traducteurs sous la direction d’Irène Petit, ce livre de John Peter Nettl, historien britannique d’origine juive allemande ayant fui le nazisme, mort accidentellement en 1968, éclaire le parcours intellectuel et politique de Rosa Luxemburg. Un classique demeuré trop longtemps épuisé.

Sur les épaules de Darwin. Les battements du temps

Jean-Claude Ameisen, éd. France Inter/Les Liens qui libèrent, 440 p., 22,50 euros.

On retrouve dans ce livre passionnant la musique des mots et les histoires qui tiennent sous leur charme depuis deux ans, le samedi matin, les auditeurs de France Inter. Des abeilles aux insectes en passant par les oiseaux et le mélèze des camps de prisonniers soviétiques reverdissant chaque printemps, le lecteur circule entre les mystères de l’évolution. De quoi mieux comprendre l’homme, la nature, les animaux et les lentes adaptations des uns et des autres pour être ce qu’ils sont aujourd’hui. Le roman de la planète vue par un immunologiste et chercheur en biologie qui, après avoir fait partie de l’équipe de campagne de Martine Aubry, a été nommé en octobre dernier président du Comité consultatif national d’éthique par François Hollande. Un livre pour rêver et comprendre les mystères de la nature.

Combat de métallos

Jean Bellanger, préfaces de Danielle Tartakowsky, Joël Biard & Didier Paillard, Éd. de l’Atelier, 176 p. (+ 16 p. de cahier photo), 21 euros.

Les Cazeneuve et la machine-outil de la Plaine Saint-Denis (1976-1979) C’est le récit d’une lutte longue de plus de trois années. Dans la seconde moitié des années 1970, les ouvriers de Cazeneuve se battent contre les premiers projets patronaux qui amorcent la désindustrialisation de la France. Au premier rang desquels la fermeture de leur usine de production de machines-outils au cœur de l’un des plus grands sites industriels parisiens, celui de la Plaine Saint-Denis. Raconté (et enrichi de nombreuses photographies) par Jean Bellanger, ancien prêtre-ouvrier puis militant et responsable de la CGT de l’Union locale de Saint-Denis, le combat des Cazeneuve s’achève certes par une défaite, avec la liquidation du site, mais il fut d’abord un fort moment d’histoire sociale et de solidarité collective. Un document de mémoire ouvrière.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

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