Yooooo, Didier Migaud
dans l’hebdo N° 1241 Acheter ce numéro
Depuis quelques années, la Cour des comptes est dirigée managée, comme on sait, par le « socialiste » à (gros) guillemets Didier Migaud, qui fut mis là sous Sarkozy – qui aimait (très) fort son iconoclastie – et dont l’émolument n’a, depuis lors, jamais été révélé [^2], mais qui a fait de cette vénérable institution, sous les (logiques et) nourris applaudissements de la droite désinhibée [^3], une espèce d’agence de com spécialisée dans la récitation des mantras du capitalisme (et autres slogans du Medef), dont l’activité principale est par conséquent de psalmodier qu’il faut que la France réduise – promptement – sa dépense publique, ou sinon le ciel va lui tomber sur la tête façon fin du monde (IFQLFR-P-SDP,OSLCVLTSLTFFDM) – aimes-tu, quand je fais d’interminables phrases ? (Ne te l’ai-je pas déjà plusieurs fois demandé ?).
Naturellement : l’application que met ce dédicacé personnage [^4] à dire tout haut ce que la possédance dit aussi à pleine voix lui vaut d’être littéralement adulé par la presse dominante, où des chefferies confites dans les mêmes obsessives dévotions que les siennes lui font, à chaque fois qu’il répète qu’IFQLFR-P-SDP, OSLCVLTSLTFFDM, de gigantesques ovations, yoooooooooo Migaud, you’re my man. De sorte que l’autre jour, juste après qu’il avait de nouveau trompeté qu’il urgeait que l’État comble son déficit (public), le Monde (où jamais tu ne verras si bien traité le prolo de base qui se mange tous les matins du plan social) lui a, comme d’hab, ouvert ses pages en (très) grand, à la seule fin de lui faire dire encore qu’il fallait QLFR-P-SDP, OSLCVLTSLTFFDM – et ainsi fut fait.
Après quoi, le même « quotidien de référence » – comme on l’appelle encore dans les salles des marchés – a doublé cette coutumière publication d’un édito craquetant qu’il était plus que temps que Françoizollande se décide enfin à mieux et plus réduire sa dépense publique – mais dont l’auteur(e), anonyme, s’est curieusement (mais pas tant que ça, maintenant que j’y réfléchis) gardé de trop s’appesantir sur l’intéressante nouvelle que le Monde s’était gavé jusqu’aux molaires, pour les seules années 2009 à 2011 [^5], de plus de, tiens-toi bien, cinquante-cinq (55) millions d’euros d’aides directes de ce même État dont ses bosses exigent tous les trois jours qu’il cesse enfin de distribuer à tout-va de la subvention. Alors maintenant, une petite devinette – je compte que tu enverras ta réponse sous pli timbré à la Cour des comptes, 13, rue Cambon, 75001, Lutèce : d’après toi, qu’est-ce que cette schizophrénie nous dit, au juste, des professeurs de maintien du Monde ?
[^2]: Gageons que cet oubli sera vitement réparé par l’intéressé lui-même, dont la fonction, rappelons, est justement de nous montrer de quelle(s) manière(s) sont employées nos contributions directes et indirectes.
[^3]: Claude Goasguen, par exemple, l’adore.
[^4]: Dont nos impôts rémunèrent donc – j’y insiste un peu parce que pour ce qui serait de moi, qui suis donc non moins que toi son employeur, je le licencierais volontiers – les scansions propagandaires.
[^5]: Je suis, comme toi, rongé par l’hâte de savoir enfin ce qu’il en fut des ans précédents.
Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.