La bataille est lancée contre l’accord sur l’emploi
Des milliers de manifestants ont arpenté les rues aujourd’hui à l’appel des syndicats CGT et FO pour protester contre l’accord sur l’emploi. Reportage à Paris.
Ils étaient plusieurs milliers à battre le pavé parisien ce mardi 5 mars. L’objectif, faire fléchir le gouvernement à la veille de la présentation en Conseil des ministres de l’accord sur la sécurisation de l’emploi. Les syndicats non signataires du texte, la CGT et FO, soutenus par la FSU et Solidaires, ont lancé la fronde contre ce texte. « Injustice sociale, précarisation de l’emploi, victoire du patronat », la réforme du marché du travail est loin de faire l’unanimité.
Au départ de la place du Châtelet, c’est en musique, comme souvent, que le cortège s’est mis en branle à 14 h 30. Regroupés par branches, voire par départements, les syndicats se succèdent. Mais tous ont les mêmes revendications : empêcher l’adoption du projet de loi.
Cet accord, signé le 11 janvier par trois syndicats (CFDT, CFTC ET CFE-CGC) et présenté comme une victoire sociale, a vite fait déchanter. Il est accusé de faciliter les licenciements et la précarisation des salariés avec des « contreparties » jugées bien maigres. La grogne cible aujourd’hui le gouvernement socialiste, qui s’apprête à transcrire dans la loi cet accord dit « de compétitivité ».
Pierre, syndicaliste CGT dans une société d’expertise sociale s’en souvient bien :
« Nous attendons de voir si nous avons vraiment des députés de gauche à l’Assemblée »
Et en parlant de députés, quelques-uns, côté socialiste, ont fait une apparition remarquée sur la place du Châtelet. Dans ses petits souliers, Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, tente d’expliquer sa présence : « Il n’y a pas de fracture au sein de la majorité », rassure l’élu socialiste, annonçant toutefois que « des dizaines et des dizaines d’amendements seront déposés. »
Jérôme Guedj : « Je ne suis pas venu manifester »
Une présence qui déclenche quelque peu la fronde des manifestants : « C’est une mascarade , lance une militante. Pourquoi tous les socialistes ne sont pas venus ? »
D’autres syndicats ont fait le déplacement pour soutenir les salariés et surtout les droits du travail. Comme Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU :
« Cet accord est un recul par rapport au droit »
Le texte sera présenté mercredi 6 mars au Conseil des ministres, il fera ensuite l’objet d’un débat au Parlement dès le mois d’avril. Une procédure d’urgence sera décrétée par le gouvernement, décidé à aller vite.
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