Rythmes scolaires: chez eux, c’est fait, et ça marche
Plusieurs villes sont déjà passées aux 4,5 jours. À Toulouse et La Roche-sur-Yon, l’expérience est un succès.
dans l’hebdo N° 1246 Acheter ce numéro
À Toulouse comme à La Roche-sur-Yon, la réforme des rythmes scolaires ne fait plus débat. Parents et enseignants sont déjà convaincus. La semaine de 4,5 jours est une réalité depuis onze ans à La Roche-sur-Yon dans quatre écoles qui s’étaient portées volontaires pour un aménagement de leurs rythmes de travail. Et ce pour trois raisons, selon Sylvie Chartier, adjointe à l’enseignement : « Un rythme insatisfaisant pour les élèves, une fatigue récurrente et des inégalités entre les enfants. » « Il a fallu se concerter avec les parents d’élèves, se souvient Dominique Pérocheau, le directeur de l’école élémentaire Jean-Moulin. Dès que l’on touche à la vie de l’école, on touche à la vie familiale. » Depuis, les enfants ont classe le mercredi matin et terminent plus tôt certains jours de la semaine, avec une pause de midi réduite à 1 h 30. Des activités artistiques, sportives, scientifiques ou de citoyenneté encadrées par des animateurs municipaux et associatifs sont proposées pendant la semaine. « Il y a une forte participation aux activités alors même qu’elles ne sont pas obligatoires. Et pas d’absentéisme le mercredi, comme pouvaient le penser les détracteurs de la mesure », souligne Sylvie Chartier.
Si on voulait vraiment améliorer la réussite et le bien-être des élèves, il faudrait commencer par parler des effectifs de classe encore souvent trop chargés ; des absences d’enseignants non remplacées ; des réseaux d’aide et de prévention démantelés ; […] des programmes parfois insensés ; des évaluations qui rendent enfants et adultes stressés ; […] des professeurs d’art et d’éducation physique dont l’avenir est menacé ; des expérimentations de terrain souvent ignorées, rarement encouragées ; […] des enseignants régulièrement critiqués, discrédités […]. Mais, bien sûr, tout ça n’a aucun rapport avec les rythmes et la fatigue de l’enfant ! De qui se moque-t-on ? Arrêtons de faire diversion avec cette question des rythmes scolaires[…]. Parlons enfin du réel et du quotidien ! Car, pour viser à une refondation de l’école, il faudrait s’occuper en priorité de ces fondations instables et fragiles qui ont, elles, un rapport très étroit avec les rythmes et la fatigue de l’enfant.
Par Marc Noyer, professeur des écoles à Paris
Les projets périscolaires se décident entre la municipalité et les centres de loisirs associés à l’école, mais chaque école est maîtresse de ses choix. Sport, art, cuisine : l’objectif est d’aborder à travers les activités des thèmes sur la discrimination, le vivre-ensemble, l’égalité femmes-hommes, le développement durable… Les enfants sont autonomes, ils choisissent ou changent leurs activités au cours de l’année s’ils le souhaitent. La réflexion sur des rythmes est menée autour de l’enfant. « Un enfant en échec scolaire qui réussit dans une activité se sentira valorisé, témoigne Gisèle Verniol, l’école perd ainsi sa connotation négative. » Pour l’ensemble des établissements, la municipalité dépense 20 millions d’euros. « Chaque ville à son échelle peut faire de l’éducation sa priorité. C’est une décision politique, et certaines font le choix de ne pas investir. »