Grand rabbin de France : Des emprunts et des oublis
Le grand rabbin est convaincu de plagiat et de mensonge.
dans l’hebdo N° 1248 Acheter ce numéro
Grande figure morale de la communauté juive, Gilles Bernheim a réussi à se faire une place à côté de Jérôme Cahuzac dans l’actualité. L’image du grand rabbin de France a été sérieusement écornée après que l’on eut découvert que plusieurs pages de son livre Quarante Méditations juives (Stock, 2011) avaient été empruntées au philosophe Jean-François Lyotard, au penseur catholique Jean-Marie Domenach et même à Elie Wiesel. « C’est pas moi, c’est mon nègre », a répondu en substance Bernheim, avouant ainsi qu’il n’écrivait pas lui-même ses livres. Ce n’est pas tout. L’Express.fr a révélé quelques jours plus tard que le grand rabbin, qui excipe toujours de sa qualité d’agrégé de philosophie, n’a jamais été admis à ce concours. Et, pour faire bonne mesure, voilà que Jean-Noël Darde, un enseignant qui s’est fait une spécialité de traquer les plagiats, a découvert d’autres emprunts inavoués dans un ouvrage précédent, le Souci des autres au fondement de la loi juive (Calmann-Lévy, 2002), ainsi que dans un récent livre-plaidoyer contre le mariage pour tous.
À nos yeux, la grande figure morale était déjà sortie abîmée de l’offensive israélienne contre Gaza en 2008-2009. Alors que les bombes pleuvaient sur la population palestinienne, Gilles Bernheim avait estimé que « la seule préoccupation de Tsahal est de préserver avec amour et courage l’idée d’humanité et de liberté pour tous les hommes ». Et cette phrase-là était vraiment de lui…