Jeunesse

Actes Sud Junior publie une série de collections pour les 4-9 ans.

Ingrid Merckx  • 23 mai 2013 abonné·es

Actes Sud Junior met le paquet sur l’âge de raison avec, pour commencer, des petits cahiers inspirés par les Ateliers Villette. Soit des activités proposées par le Parc de la Villette autour du travail d’une ruche ( Miel et pain d’épices ), d’un cirque ( Oh, hisse ! Chapiteau ! ) ou d’un artiste contemporain (Tadashi Kawamata). C’est la chargée de programmation culturelle du lieu, Sandrine Le Guen, qui signe ces opus mêlant récit, documentaire et jeux, avec des illustrateurs talentueux : Steffie Brocoli pour les abeilles et Sandrine Thommen pour le cirque.

La mise en scène est astucieuse et originale, de même que la mise en page, à chaque fois adaptée : ça bourdonne dans des encadrés pour l’un et valse dans les airs pour l’autre, avec une impression de mouvement et de souplesse pour des personnages dont le graphisme évoque celui des pantins de papier articulés. Légers, altiers, jusque dans les parties à dessiner, à découper ou à relier en fin de cahier. « Installation », « Bois », « Récup’ »… présenté par mots-clés, le cahier sur Kawamata est agrémenté de photos, de commentaires griffonnés dans les marges, et de lignes de pointillés traversant une page patron. Tout est fait pour introduire le lecteur dans l’univers du sujet, comme dans une sorte de décor plane. Toujours, d’un livre à l’autre, un élément signale la présence de celui qui regarde : têtes levées de spectateurs au cirque, mini-silhouettes de visiteurs pour Kawamata. Ces ouvrages se visitent plus encore qu’ils ne se lisent et invitent à intervenir. « Travailler in situ, c’est arriver quelque part sans idées préconçues pour ne penser qu’en rapport avec le lieu. Vous prenez le temps d’ausculter l’endroit, de sentir ce qui s’y passe. »

Plus classique, la collection « À très petits pas » décline des réponses à des questions, pouvant constituer une série d’antisèches pour les adultes piégés ou en panne. Sur l’écologie, par exemple  *: « Est-ce qu’on peut laver l’eau sale ? C’est quoi l’effet de serre ? »* Enfin, la collection « Encore une fois », sur une idée bien trouvée – ces histoires que l’on aime réentendre sans fin –, a déniché des illustrateurs de génie : Frédérick Mansot pour le Secret d’un prénom, où les idéogrammes chinois se promènent dans le texte. Pour Un flocon d’amour, Élodie Nouhen a imaginé des personnages toujours vus de profil, l’œil espiègle et l’air doux sur une tête entourée d’une intrigante et permanente bulle de bois.

Littérature
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