La Cour des comptes libéralise l’école

Un rapport préconise la remise en cause des statuts des enseignants. Et de toute une série de leurs droits.

Olivier Doubre  • 30 mai 2013 abonné·es

Commentant, mercredi 22 mai sur France Inter, la parution, la veille, du rapport de la Cour des comptes sur l’Éducation nationale, Jean-Pierre Raffarin saluait, dans un sourire à peine dissimulé, son contenu en louant Didier Migaud : « Il fallait peut-être qu’il y ait un premier président socialiste de la Cour des comptes nommé par Nicolas Sarkozy pour que l’on entende la vérité  [sic] sur l’Éducation nationale dans ce pays ! Ce que dit ce rapport, c’est ce que nous disons depuis longtemps »

Le rapport, dénoncé par quasiment l’ensemble des syndicats, propose en effet de remettre en cause la plupart des acquis des enseignants. Intitulé « Gérer les enseignants autrement », il recommande finalement d’introduire la flexibilité et l’annualisation des obligations de services du personnel enseignant. Mais aussi la modification du mode de rémunération des profs, regrettant que « la prise en compte du mérite  […] par l’attribution de primes, individuelles ou collectives, soit particulièrement faible ». Une telle réforme, maintes fois rêvée par la droite, entraînerait surtout la caporalisation des enseignants, qui serait ainsi soumis davantage au bon vouloir des chefs d’établissement en matière de temps de travail, de recrutement ( « sur profil » demande le rapport !) et d’affectations. Un appel à la casse sociale en somme, qui inquiète fortement les enseignants, puisque leur ministre, Vincent Peillon, n’a déclaré son désaccord avec la Cour des comptes que sur l’analyse des moyens de son ministère.

Politique
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