Mud

Jeff Nichols filme magnifiquement la nature.

Politis  • 2 mai 2013
Partager :

Mud (Matthew McConaughey) a quelque chose d’un Robinson Crusoe d’aujourd’hui : il s’est réfugié seul sur une île du Mississippi. Il est découvert par deux adolescents, Ellis (Tye Sheridan) et Neckbone (Jacob Lofland), qui vont lui venir en aide bien qu’ils aient appris que cet homme était recherché par la police. Jeff Nichols filme magnifiquement la nature. Pas besoin chez lui de soleils couchants pour en capter les calmes magnificences. Le fleuve a sa propre présence physique, mais entre aussi dans la scénographie des personnages. Autrement dit, au-delà du décor pittoresque auquel il aurait pu être réduit, le fleuve est une composante majeure du récit et de ses enjeux. Entre Ellis et ses parents, Neckbone et son oncle, Mud et les ados, et, enfin, entre Mud et son père d’adoption (Sam Shepard), circulent des flux d’émotion et d’échanges d’expérience. Parfois un peu trop appuyés, ces moments ne sont jamais aussi convaincants que lorsqu’ils sont diffus, implicites. Cet aléatoire-là est la marque, là encore, d’un cinéaste délicat. Et si Mud paraît globalement sage, c’est un beau film serein et limpide comme les eaux du Mississippi.

Mud, Jeff Nichols, 2 h 10.
Cinéma
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don