Quel avenir pour les Roms en France ?
La gauche pire que la droite ? C’est ce qui se dit à compter le nombre d’évacuations de camps roms depuis un an.
dans l’hebdo N° 1251 Acheter ce numéro
La gauche pire que la droite ? C’est ce qui se dit à compter le nombre d’évacuations de camps roms depuis un an. Certes, il y a eu un « effet de rattrapage » après la présidentielle. Certes, la circulaire Valls du 26 août 2012 est un outil de progrès : en effet, elle conditionne une évacuation à un diagnostic sanitaire et social préalable et à des solutions d’hébergement ou de logement. Il n’empêche, malgré ce texte qui porte son nom, le ministre de l’Intérieur a tenu le 14 mars des propos dignes de ses prédécesseurs en affirmant que les Roms ne souhaitaient pas s’intégrer. « Comment peut-on estimer que ces personnes refusent de s’insérer alors que l’accès à l’emploi et au logement social leur est actuellement interdit et que certains maires vont jusqu’à s’opposer à la scolarisation des enfants ? », s’est offusqué un collectif d’associations, dont Romeurope. Les Roms sont mal vus. Un programme de logements passerelles dans un quartier suffit à provoquer des réactions de rejet. Discriminés partout, ils subsistent comme ils peuvent. Pour les faire entrer dans le droit commun, il faut faire tomber les préjugés : ils ne sont pas nomades, ils souhaitent travailler comme tout le monde, leurs enfants sont aussi assidus à l’école que la moyenne et ils sont au maximum 20 000 en France quand l’Europe recense 30 000 bidonvilles, d’après la nouvelle Alliance européenne des villes et des régions pour l’inclusion des Roms, lancée à Strasbourg le 21 mars 2013. Le « problème a été fabriqué », soutient Laurent El Ghozi, cofondateur de Romeurope, les Roms servant de bouc émissaire pour justifier une politique sécuritaire qui séduit très au-delà du Front national.
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