Censure : Royal contre Filippetti
Elle s’est indignée que l’interdiction touchant *Only God Forgives,* de Nicolas Winding Refn, soit passée de moins de 16 ans avec avertissement à moins de 12 ans avec avertissement.
dans l’hebdo N° 1256 Acheter ce numéro
Ségolène Royal est allée au cinéma. Du coup, elle s’en est prise à son ancienne « conseillère spéciale », du temps où elle était candidate à la présidentielle, Aurélie Filippetti. Elle s’est en effet indignée que l’interdiction touchant Only God Forgives, de Nicolas Winding Refn, présent en compétition à Cannes et sorti dans les salles, soit passée de moins de 16 ans avec avertissement à moins de 12 ans avec avertissement sur décision, a-t-elle prétendu, de la ministre de la Culture. Ou bien la présidente de la région Poitou-Charentes est ignorante des procédures de classification des films, ou bien elle n’est pas dénuée d’hypocrisie. Comme c’est le cas assez fréquemment, la ministre de la Culture a demandé un second visionnage à la commission, le distributeur du film ayant posé un recours. La commission s’est alors ravisée, établissant « l’interdiction aux mineurs de moins de 12 ans avec avertissement ». Or, il serait indélicat de qualifier la commission de laxiste. Depuis une dizaine d’années, elle se montre au contraire beaucoup plus chatouilleuse en matière d’interdictions, faisant alors la joie des associations familialistes. Ce que Ségolène Royal ne peut méconnaître…
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