Iran : Un scrutin prévisible
Les Iraniens s’apprêtent à élire un nouveau président parmi les six candidats approuvés par les gardiens de la Constitution.
dans l’hebdo N° 1257 Acheter ce numéro
Les Iraniens s’apprêtent à élire un nouveau président de la République parmi les six candidats approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution. Ce scrutin verrouillé se tiendra le vendredi 14 juin. Son but réel : faire parler les pouvoirs iraniens d’une seule voix, celle du Guide suprême Ali Khamenei, alors que l’actuel président, Mahmoud Ahmadinejad, n’a cessé de se distancier des positions de Khamenei. Pour cela, il a d’abord fallu évincer les deux poids lourds de la campagne risquant de contester la toute-puissance du Guide, à savoir l’ancien président réputé modéré Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997) et le protégé d’Ahmadinejad, Esfandiar Rahim Mashaïe. Le Conseil des gardiens, inféodé à Khamenei, a validé six candidatures sans trop d’envergure, dont quatre conservateurs proches de l’ayatollah ou issus de l’appareil sécuritaire. Dans un climat économique très difficile, le nouveau Président servirait de fusible au Guide. Mais, alors que les Iraniens sont de plus en plus touchés par le chômage et l’inflation, un débat télévisé a révélé que les candidats n’avaient pas de programme économique clair. Le scrutin marque la fin du second mandat d’Ahmadinejad, dont la réélection en juin 2009 avait été jugée frauduleuse par une partie de la population, provoquant des émeutes. Ce « mouvement vert » avait été violemment réprimé par les milices du régime, qui avaient tiré sur la foule et arrêté plusieurs centaines de manifestants.
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