Politis, mode d’emploi

Ces pages inhabituelles en ouverture d’un numéro de Politis à l’aspect légèrement modifié vous étonneront peut-être. Nous voulons ici vous informer de notre situation et de nos projets. Tout le monde le sait, la crise éprouve rudement la presse d’information générale et politique. Elle met particulièrement en péril les titres indépendants. Ces lieux de résistance et de liberté qui, comme Politis, n’ont d’autres ressources que les abonnements et les contributions de leurs lecteurs.

Oui, la crise nous attaque sur plusieurs fronts. Elle touche le pouvoir d’achat de nos lecteurs, elle appauvrit ou dénature les services publics dont nous avons tant besoin pour acheminer nos journaux, et elle menace un système de distribution issu de la Résistance, dont la pérennité n’est plus assurée. Mais, dans notre malheur, nous avons une chance. Ce que nous appelons « crise de la presse » ne résulte pas seulement de facteurs économiques. Elle est aussi, et peut-être d’abord, la conséquence de mutations technologiques et culturelles profondes. Nos concitoyens ne lisent pas moins, ils lisent autrement.

Contrairement à ce qui est souvent répété, ces besoins et ces comportements n’entrent pas dans le schéma simpliste d’une opposition générationnelle. Ce n’est pas affaire de « jeunes » et de « vieux ». Tout un chacun, au gré de l’humeur ou des nécessités, peut avoir envie dans la même journée de consulter la version papier ou le numérique. Dans l’hebdomadaire, le lecteur trouvera toujours ses rendez-vous habituels, des informations et des analyses approfondies. Il trouvera des dossiers, des portraits, des débats, une page médias davantage orientée vers la critique du système dominant.

Sur le site, il pourra lire un reportage quotidien, des échos réagissant à l’actualité et de brefs résumés de l’information proposés à heures fixes. Mais une chose est sûre : dans le journal comme sur le site, ce sera toujours Politis.

Ici et là, c’est la même philosophie qui nous guide. Et si nous transférons un peu de notre énergie et de nos moyens de l’hebdomadaire vers le site, ce sera toujours notre hiérarchie de l’information qui prévaudra [^2], au croisement de l’écologie et du social. Politis.fr vous offrira une information sur toutes les formes de résistances. Il rendra davantage compte des luttes. Et vous pourrez nous faire part de vos combats : Politis.fr les relaiera.

Autre innovation : Politis sera très bientôt – c’est-à-dire dans moins d’un mois – consultable sur des smartphones. Les moins familiers avec ce support trouveront ci-contre quelques indications précieuses. Nous vous encourageons à essayer. Vous serez peut-être surpris par le confort de lecture qui est ainsi proposé. Enfin, dès maintenant, il est possible d’acheter votre hebdomadaire via lekiosk (cf. ci-contre) Vous pourrez l’acheter au numéro dans ce kiosque virtuel, ou vous abonner, ou encore vous abonner à un « bouquet » de plusieurs journaux comprenant – évidemment – Politis.

La transition est toute trouvée pour une conclusion qui ne surprendra pas nos plus fidèles lecteurs : nous avons absolument besoin que mille lecteurs supplémentaires souscrivent un abonnement dans l’année qui vient. Un abonnement qui comprend le papier et le site, ou le site seul avec votre hebdomadaire dans sa version numérique.

De là, et de là seulement, viendra notre salut. Si vous souhaitez vous abonner ou abonner une amie ou un ami, choisissez de préférence la formule par prélèvement automatique, qui, répétons-le, est la meilleure pour assurer la viabilité de Politis. La plus libre aussi, et la plus écolo. Enfin, vous pouvez nous adresser via l’association Presse et pluralisme (voir p. 15) une aide directe en partie défiscalisée. Cette défiscalisation fait partie des très rares aides auxquelles nous avons droit. Plus que jamais, participez à notre combat pour une presse libre et indépendante.

[^2]: Nous avons dû consentir à une économie de papier. À vous de juger si la qualité de Politis en pâtit.