Un chemin en pente raide
Lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin, le gouvernement a fixé un nouveau calendrier des réformes, qui vont vers plus d’austérité.
dans l’hebdo N° 1259 Acheter ce numéro
La deuxième conférence sociale, qui s’est tenue les 20 et 21 juin, a montré ses limites, qui sont celles de l’austérité budgétaire imposée par le gouvernement. En conclusion de cette concertation, la « feuille de route sociale » présentée par Jean-Marc Ayrault a été l’occasion d’annoncer la poursuite des réformes avec l’objectif de réduire les déficits publics. Sans détailler ses intentions sur le dossier des retraites, le gouvernement affirme que des mesures garantiront le financement à court terme du système par répartition. Les salariés et pensionnés seront cependant une fois de plus mis à contribution. FO et la CGT ont déjà averti le gouvernement que tout allongement de la durée de cotisation serait un « casus belli ». Les 4 et 5 juillet, Jean-Marc Ayrault recevra séparément les organisations syndicales et patronales pour entamer une concertation qui promet d’être explosive. De son côté, la CGT annonce une mobilisation contre cette réforme en septembre.
La feuille de route contient aussi des mesures sur l’emploi, jugées insuffisantes par les syndicats. Alors que l’Insee table sur une poursuite de la hausse du chômage fin 2013, le plan d’action nationale, déployé dès cet été pour relancer l’emploi, fixe notamment l’objectif d’une entrée en formation de 30 000 demandeurs d’emploi supplémentaires « en quatre mois » pour que les emplois non pourvus trouvent preneurs. FO indique que cela ne concerne que « 0,2 à 0,3 % des emplois, à mettre au regard des 36 millions de contrats qui sont signés chaque année » et des 5 millions d’inscrits à Pôle emploi. « L’idée qu’avance le Medef d’emplois disponibles vise à ancrer dans la tête des gens que les salariés aujourd’hui privés d’emploi n’ont pas envie de travailler, ce qui est une idée fausse », reproche la CGT. Très optimiste, le Premier ministre compte s’attaquer au dossier sensible de la formation professionnelle et de l’alternance. Le système français a fait l’objet, depuis une dizaine d’années, de plusieurs tentatives de réforme, la plupart inabouties. Le gouvernement invite donc les partenaires sociaux à engager une négociation et à la conclure dans des délais compatibles avec la préparation d’un projet de loi avant la fin de l’année.