Brésil, Turquie, Égypte… La révolte se mondialise
Avec la révolution tunisienne de décembre 2010 nous sommes entrés dans quelque chose de nouveau qui s’est prolongé depuis.
dans l’hebdo N° 1260 Acheter ce numéro
Définir des périodes historiques est toujours hasardeux. Il faut en accepter la part d’arbitraire. Il nous semble cependant qu’avec la révolution tunisienne de décembre 2010 nous sommes entrés dans quelque chose de nouveau qui s’est prolongé depuis, non seulement dans le monde arabe, mais en Europe du Sud, en Turquie et même en Israël. Et l’onde de choc atteint aujourd’hui le Brésil. Les uns avaient à chasser des dictateurs, les autres manifestent contre les effets du libéralisme économique, mais les formes de lutte se ressemblent. Surtout qu’il apparaît bien souvent que l’ultralibéralisme rejoint les régimes autoritaires, comme en témoigne la décision brutale du gouvernement grec de fermer les chaînes de la télévision publique. Si bien que l’exigence démocratique est finalement un trait commun à tous ces mouvements.
Mais, bien avant la Tunisie, il y avait eu bien sûr l’Ukraine, avec la « Révolution orange », dès 2004, la « Révolution de safran », en Birmanie, en août et septembre 2007, et le soulèvement de 2009 en Iran. N’oublions pas non plus la « Révolution des casseroles », en Islande, qui a conduit en novembre 2010 à l’élection d’une assemblée constituante. C’est peut-être la voie que va suivre le Brésil. Et si l’on voulait poursuivre cette remontée dans le temps, on pourrait même dire qu’avant la Tunisie il y a eu… la Tunisie Car dès 2008, dans les mines de Gafsa, les manifestations préfiguraient la « Révolution de jasmin ». Alors pourquoi décembre 2010 ? Parce que c’est une victoire et que d’autres peuples ont intériorisé cet événement. L’irruption des classes moyennes sur la scène politique ne semblait plus systématiquement vouée à l’échec et à la répression.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don