dans l’hebdo N° 1266 Acheter ce numéro
Avant-dernier film de Billy Wilder, Fedora a été tourné en Europe grâce à des financements allemands. À cette époque – 1978 – le réalisateur de Certains l’aiment chaud n’est plus en odeur de sainteté à Hollywood, sa génération ayant été remplacée par les Coppola, Scorcese, de Palma. Une situation d’exclusion qui engendre une amertume très visible dans cette œuvre étrange, écho tardif d’un autre film que le cinéaste a tourné vingt-huit ans plus tôt, Boulevard du crépuscule, avec Gloria Swanson et William Holden. C’est le même William Holden que Billy Wilder a sollicité pour Fedora, au physique abîmé par l’alcoolisme. Celui-ci interprète un producteur désargenté courant après une star, retirée du cinéma et vivant à l’abri des regards. Marthe Keller joue ce rôle, à côté d’une comtesse aux allures de cerbère (Hildegard Knef), qui, elle, cache bien son jeu. Le film, ressorti la semaine dernière, apparaîtra perclus de maladresses à qui ignore l’histoire de son réalisateur. Sinon, il brillera d’une noirceur pathétique qui révèle la face sombre de la machine à rêves qu’est Hollywood.
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