Avec ou sans euro ?
La division à gauche est illustrée par les positions différenciées de Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic, et de l’économiste Jacques Sapir sur la proposition de sortie de l’euro.
dans l’hebdo N° 1269 Acheter ce numéro
Le débat sur la sortie de l’euro est-il toujours d’actualité ? La question se posait en juin 2012 avec le risque d’un retour de la Grèce à sa monnaie nationale, elle se pose toujours. Ainsi, un mémoire de la Bundesbank, adressé à la Cour constitutionnelle allemande et publié en avril par un média d’outre-Rhin, conteste la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE). Il révèle une Allemagne se plaignant du « fardeau » de la zone euro, prête à l’éclatement.
Surtout, les effets négatifs de l’euro et des politiques d’austérité suscitent la multiplication de tribunes, de débats et de livres autour de la possibilité d’en sortir. Cette foison d’études et d’interventions met en évidence des traités européens qui excluent les politiques économiques du débat démocratique, alors que les divergences de vues sont profondes au sein de la droite comme de la gauche.
La division à gauche est illustrée par les positions différenciées de Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic, et de l’économiste Jacques Sapir sur la proposition de sortie de l’euro. La réponse souverainiste des partisans d’une telle sortie programme une rupture avec l’Europe. Celle d’une alternative européenne conservant une monnaie unique est construite sur des luttes au niveau européen contre les politiques néolibérales. Dans les deux cas, une crise majeure est cependant annoncée, tant la domination de la finance pèse sur les politiques économiques.
Sur le terrain, les monnaies complémentaires se répandent en France et dans d’autres pays d’Europe. Même si ces systèmes d’échange soutenables ne constituent pas une réponse satisfaisante, leur essor montre à quel point cet euro mal en point est de plus en plus contesté.
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