L’économie déchiffrée

En collaboration avec Alternatives économiques, Arte présente une nouvelle série documentaire. Pédagogie d’abord.

Jean-Claude Renard  • 26 septembre 2013 abonné·es

BCE, FMI, triple A, G20… Ce n’est pas l’économie qui est compliquée, mais son jargon, éloignant le grand public des enjeux essentiels de notre temps. Affaire de pédagogie, donc. C’est ce à quoi s’emploie cette nouvelle série documentaire sur Arte, « Déchiffrage », conçue comme une revue, sous la houlette du magazine Alternatives économiques.

Le premier numéro est consacré à la croissance, réalisé par Jacques Goldstein et Anne Kunvari, avant de traiter du chômage et de la mondialisation. « Notre ambition, confie Thierry Pech, directeur de la rédaction du mensuel et coproducteur, est de nous emparer de grandes questions en nous émancipant du flux immédiat de l’actualité et en tâchant de donner à comprendre à la fois les grands mécanismes de l’économie et le pluralisme des débats sur ces questions. C’est un vrai défi. D’abord parce que, si l’on met de côté la micro-économie, l’entreprise et les sujets “conso”, l’économie en tant que telle n’a pas de visage pour la plupart des téléspectateurs : elle est faite d’abstractions un peu intimidantes dont on ne comprend pas les ressorts, alors même qu’elles ont des conséquences très concrètes dans la vie des gens. Ensuite parce qu’on nous présente toujours l’économie comme une science qui aurait des réponses incontestables et unilatérales aux problèmes que nous rencontrons. C’est faux, et il faut aussi le montrer. C’est pourquoi nous documentons des questions, des problèmes, en donnant la parole aux hétérodoxes. »

De fait, le casting des intervenants se veut large, international, de Joseph Stiglitz à Luisa Cabral (présidente de l’association de retraités Apre !), de Dennis Meadows (le Club de Rome) à Jean Gadrey, très peu présent dans les médias. Outre le recours aux images d’archives, la revue affiche un parti pris formel original, celui de l’animation. « Elle permet de formaliser un certain nombre de notions, précise Thierry Pech, comme la valeur ajoutée ou la productivité, ou de figurer des grandeurs statistiques, comme les courbes. C’est aussi l’occasion de dédramatiser le sujet. Beaucoup de gens sont un peu inhibés face aux notions d’économie. L’animation permet, je crois, de lever cette inhibition. »

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