Pascal Durand victime de son ultimatum
Le secrétaire national écologiste renonce à briguer sa succession, désavoué en interne pour son injonction au Président mi-septembre.
dans l’hebdo N° 1270 Acheter ce numéro
En conclusion d’une adresse virulente prononcée le 14 septembre dernier devant le conseil fédéral du parti, il avait promis d’en tirer les conséquences si Hollande et Ayrault ne donnaient pas, sous six jours, des signes tangibles d’engagement dans la transition énergétique. Si le couple exécutif n’a pas été sourd, Pascal Durand a tenu parole : le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) renonce à briguer sa succession (qui lui semblait offerte) lors du congrès du parti en novembre prochain. Non que son cri de colère ait déplu aux militants, mais le recours à l’ultimatum – initiative personnelle – a provoqué de la perplexité, puis de la désapprobation chez nombre de cadres écolos. Cécile Duflot, qui l’avait adoubé à la tête du parti, s’est particulièrement trouvée en porte-à-faux à la suite de ce coup de gueule, alors qu’elle venait de défendre sa loi sur le logement, à ce jour le plus gros dividende de la collaboration PS-EELV au gouvernement. La ministre aurait conseillé au secrétaire national d’en rester là, tandis que des ténors du parti se désolidarisaient de lui tout au long de la semaine.
Pascal Durand nous avait confié en mars dernier ses hésitations quant à la poursuite de sa carrière politique, songeant même à rallier une grande ONG. Il pourrait cependant solliciter la tête de liste écolo en Île-de-France pour les élections européennes de mai prochain. Quant au courant majoritaire d’EELV, il a déjà changé de porte-étendard en vue du congrès : Emmanuelle Cosse, vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France.