dans l’hebdo N° 1272 Acheter ce numéro
C’est le chef-d’œuvre méconnu de Jacques Demy. Quinze ans après les Demoiselles de Rochefort, dix-huit après les Parapluies de Cherbourg, le cinéaste réalise en 1982 un nouveau film musical. Comme les Parapluies…, Une chambre en ville raconte une passion amoureuse contrariée par les circonstances historiques, ici entre un ouvrier (Richard Berry) et une bourgeoise libérée (Dominique Sanda, troublante à souhait). Mais, à la différence des Parapluies…, où l’Histoire, la guerre d’Algérie, se situe hors champ, Une chambre en ville se déroule à Nantes en 1955, quand les chantiers navals sont en grève et que la répression des manifestations se durcit. Les scènes d’affrontements entre ouvriers et CRS, aux allures de tableaux d’opéra, sont d’ailleurs parmi les plus beaux mouvements du film. Dans le rôle de la mère de la jeune femme, Danielle Darrieux est exquise en aristo faussement sage. Tandis que Michel Piccoli, en marchand de télés, atteint le sublime dans le pathétique. Mélo social magnifiquement mis en scène, Une chambre en ville bénéficie d’une partition à la fois lyrique et nerveuse, signée par Michel Colombier. Le film ressort sur les écrans dans une version restaurée.
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