Parti communiste : Paris n’est pas la France

L’alliance avec le PS au premier tour des municipales n’a pas la faveur des communistes dans d’autres villes.

Michel Soudais  • 31 octobre 2013 abonné·es

Lyon n’est pas Paris. Déjouant les pronostics, les communistes lyonnais ont choisi, le 25 octobre, de présenter une liste Front de gauche au premier tour des municipales. Un choix justifié, dans un communiqué du PCF lyonnais, par les propositions du PS lyonnais et du sénateur-maire Gérard Collomb « tant en matière de programmes que d’élus » mais également par « la politique d’austérité menée depuis dix-huit mois par le gouvernement PS-EELV ». Cette décision, acquise par 100 voix (53 %) contre 81 et 2 abstentions, a été chaudement applaudie par les autres composantes du Front de gauche. Le PG a salué une « heureuse surprise » qui minore l’exemple parisien. Le choix du PCF de Paris de partir au premier tour avec le PS, qui vaut à Pierre Laurent d’être invité comme jamais sur les antennes, a été suivi la semaine dernière à Villeurbanne (70 %), Brest (77 %), Colombes (86 %) ou Laval (92 %). À l’inverse, ses militants ont préféré présenter des listes Front de gauche à Poitiers (54 %), Limoges (61 %), Montluçon (73 %), Metz et Bourges (85 %), ainsi qu’à Orléans, Dax ou Aubenas, rompant parfois avec des décennies d’union de la gauche. « Paris devait être le cimetière de la cohérence du Front de gauche, c’est devenu le repoussoir le plus pédagogique de la ligne du retour dans le giron du PS », estime Jean-Luc Mélenchon sur son blog.

Le débat reste vif au sein du PCF, où certains élus n’hésitent pas à désavouer le choix des militants. À Lyon, huit des douze élus sortants ont dénoncé, dans un communiqué séparé, un choix « pas bon », « un signe de division » qui ne fait pas crédit « du bilan de treize ans de participation à la gouvernance de Lyon ni des perspectives de poursuivre nombre d’avancées ». Au Mans, où l’adjoint PG aux Sports s’est dit prêt à rejoindre l’équipe du maire PS sortant, six des sept élus communistes ont prévenu qu’ils ne fermaient « aucune discussion avec  [leurs] partenaires de l’actuelle majorité municipale ». À Dax, la décision des communistes en faveur d’une liste Front de gauche est contestée par le secrétaire fédéral des Landes qui estime que la question n’est pas d’actualité et que le vote interne du 22 octobre n’a aucune valeur. En Haute-Garonne, la direction fédérale, favorable à l’alliance avec le PS à Toulouse – les communistes en décideront le 16 novembre – a invalidé le vote des militants de Colomiers, seconde vile du département. Ces derniers avaient pourtant choisi l’autonomie à plus de 90 %.